jeudi 14 octobre 2010

Souvenirs de vacances – Botequim da Mouraria (Évora, Portugal)



C’est à la suggestion de la gentille dame de l’hôtel que nous nous donnons comme mission d’essayer le restaurant Botequim da Mouraria. Il faut dire qu’elle nous l’a chaudement recommandé, insistant sur le fait que c’était tout petit, que la nourriture y était excellente et que le patron était très sympathique. C’est notre dernière soirée dans la belle ville d’Évora et c’est donc ce soir ou jamais. Nous quittons l'hôtel à pied en direction du restaurant.

Après quelques recherches dans le dédale des rues de la vieille ville, nous trouvons finalement l’endroit. Il s'agit d'un petit troquet sis au coin d'une rue pas très passante du vieux Évora. Le local s'avère minuscule. Un bar occupe l'essentiel de la salle, sur sa longueur. Le long de ce bar peuvent prendre place 8 convives, 9 si on se tasse un peu. Au fond, une toute petite cuisine derrière un rideau de perles de bois. Le patron officie derrière le bar, prend les commandes, fait la cuisine, sert les boissons et se donne aussi un peu en spectacle. La femme du patron, discrète, s'active dans la cuisine.




À notre arrivée, deux groupes de deux convives sont déjà attablés. Tout le monde parle portugais, ça discute et ça rigole avec le patron. Nous nous installons et le patron nous apporte le menu. La carte est assez courte. On y trouve des entrées, des plats de poisson et de viande, bref, l'habituel dans un resto portugais. Le menu est présenté en version portugaise et en version anglaise décalée, que nous comprenons à moitié. Nous étudions le menu en tergiversant un moment. Le patron s'amène. À la question, « Parlez-vous anglais », il nous répond d'un air faussement désolé qu'il ne parle que portugais. Un type à côté de nous affirme parler anglais et se propose de jouer à l’interprète. « Non, non », d'insister le patron, « ce n'est pas nécessaire, nous ferons ça en portugais, ça ira très bien » (bien entendu je devine plus que je décode réellement sa réplique). S'ensuit un échange plus ou moins laborieux où Jojo met à contribution ses rudiments d'espagnol, pendant lequel elle est reprise systématiquement par le patron qui répète chaque mot en portugais. Jojo s'amuse à répéter la version portugaise, le patron la félicite pendant que je regarde la scène en souriant idiotement. Ces petits moments font partie des joies du tourisme. Nous nous entendons finalement sur trois entrées et un plat, que nous partagerons: poivrons à l'ail, fromage grillé, champignons grillés et cabillaud de la maison.


Cette photo, quoiqu'un peu ratée, permet d'apercevoir à l'oeuvre le patron du restaurant.


On nous amène les plats un à la fois, que nous dégusterons l’un à la suite de l’autre.

Les poivrons à l'ail sont en fait des poivrons rouges et verts marinés. Ça semble fait maison et c'est très bon accompagné de pain. Nous nous servons d'ailleurs dans la corbeille en nous doutant bien que ce pain nous coûtera un supplément même si cela n'est nullement indiqué dans le menu; ainsi le veut l'usage par ici.

Le fromage grillé: il s'agit d'un fromage de chèvre, probablement à croûte lavée, qui a été coupé dans le sens de l'épaisseur et mis à griller dans un plat de céramique. Le fromage chaud, coulant et légèrement gratiné est parsemé d'origan frais. C'est vraiment très bon, surtout accompagné de pain (encore!).

Les champignons grillés sont tout simplement des chapeaux de ce qui ressemble à des portobellos (ou de très gros champignons de Paris), qu'on a fait griller au four, qu’on semble avoir aspergé d'huile d'olive et qu'on a salé assez généreusement. Ça ne pourrait pas être plus simple. Et c'est bon.

Le cabillaud de la maison est frit, servi avec des oignons et très généreusement nappé d'huile d'olive (qui a sans doute servi à le cuire). En accompagnement, le patron nous apporte une assiette de salade de tomate – un truc tout simple, mais quelles tomates goûteuses! – et (bof) des chips maison. Le poisson est tendre et son goût est délicat, malgré que ça baigne littéralement dans l'huile d'olive. Peut-être est-ce un peu trop d'huile à mon goût, mais bon, qui suis-je pour expliquer à un Portugais comment faire cuire sa morue?

Tout cela dignement arrosé d'un petit vin blanc de la région (l'Alentejo), bien refroidi. Rien de grandiose, mais ça accompagne parfaitement cette nourriture simple.

Pendant que les autres convives placotent, échangent avec le chef et rigolent, nous dégustons nos plats. C'est authentique, c'est bon et – soyons franc – la magie des lieux opère. Le mot convivial est celui qui décrit le mieux un tel lieu intimiste, où toute l'attention et les attentions sont tournées vers les plaisirs simples de la table.

Question d’étirer le plaisir justement, nous cédons aux chants des sirènes du dessert: tartelette au fromage chaudement recommandée par le patron (en portugais, mais j'ai décodé) et une espèce de gâteau au chocolat ressemblant à de la pâte à biscuit qui n'aurait pas été cuite. Il ne reste bientôt plus rien de tout cela.





Nous rentrons à l'hôtel à pied dans la fraîcheur bienvenue de la soirée, comblé autant par la nourriture, que le service et l'atmosphère qui régnaient dans ce petit restaurant on ne peut plus typique. Il semble qu'il soit parfois avisé de suivre les recommandations de restaurant qu'on nous donne à l'hôtel!

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