vendredi 26 novembre 2010

Enrichissez votre vocabulaire

En cuisine comme dans tout domaine spécialisé, il est important d’utiliser le terme juste. Ainsi, le cuistot malavisé qui confond bouquet garni et pot-pourri bousillera facilement n’importe quelle recette. Heureusement, les Becs fins sont là pour vous assurer d’être à la fine pointe du jargon culinaire!

Faire suer : v. Indisposer lentement mais sûrement.
Exemple :
Cet animateur à casquette qui se prend pour un chef et qui parle comme un ado, ce qu’il peut me faire suer!

Filet : n.m. Mot utilisé par Josée di Stasio pour exprimer une quantité variable, se rapprochant d’une tasse. Surtout utilisé dans l’expression un filet d’huile. Voir aussi les mots soupçon et pincée.
Exemple :
Josée di Stasio : Alors on met un filet d’huile…
La bouteille d’huile : Glou, glou, glou, glou…

Kampaï : adj. inv. Tentative de branding raté, visant à qualifier un aliment bon pour la santé. Bien que ce mot soit dit et répété par Mitsou dans l’émission culinaire du même nom, il n’a pas été adopté par la population en général, au grand dam des producteurs.
Exemple :
Une madame au supermarché : Pardon Monsieur, avez-vous des légumes Kampaï?
L’employé du supermarché : Euh, pardon, je ne comprends pas.
La madame : Des légumes Kampaï.
L’employé : Cam-quoi? Euh, non, nous n’avons pas ça ici. Mais les aliments bios sont dans la deuxième rangée.

Mandoline : n.f. Ustensile de cuisine étant la cause la plus fréquente de coupures aux doigts selon l’association des urgentologues du Québec.
Exemple :
L’animatrice : Il faut bien sûr toujours être prudent avec la mandoline.
La mandoline : Tchac, tchac, tchac, couic!
L’invité : Aaaaïe!

Rustique : adj. Synonyme de grossier.
Exemple :
L’animateur tatoué : Aujourd’hui, c’est un spécial cuisine rustique. Nous allons d’abord faire cuire un chevreuil entier dans un incinérateur. Ensuite, nous servirons des quenelles de foie gras, panées aux oreilles de Christ maison et frites dans la graisse de canard. Enfin, comme dessert, de la crème glacée au suif. Du gros rustique ça, madame.

Terroir : n.m. 1. Qui fait semblant de provenir d’une région précise depuis des temps immémoriaux. 2. Caractéristique gustative qui serait imprimée de façon indélébile dans la nourriture par le lieu où elle a été produite et issue de l’odeur du vent, du type de sol, de l’inclinaison par rapport au soleil, des ondes électromagnétiques, de l’air du temps, et que sais-je encore.
Exemple :
Notre menu du terroir : Carpaccio d’émeu de Charlevoix à l’orange; terrine de sanglier aux baies de genièvre de l’Île d’Orléans; truffes au chocolat maison.

lundi 22 novembre 2010

La Brasserie T!


Le restaurant Toqué!, un des fleurons de la restauration montréalaise a décidé il y a quelques mois d'élargir son rayon d'action en créant la Brasserie T! sise dans le prometteur Quartier des spectacles. Les Becs Fins, ne reculant devant rien, ont donc entrepris de vérifier si le petit nouveau était le digne rejeton de son père. Précisons toutefois ici que la Brasserie T! s'inscrit davantage dans la lignée des bistrots que dans celle du resto à grand déploiement, ce qui constitue justement tout l'intérêt de l'exercice du propriétaire, Normand Laprise. Or donc, nous voilà, en ce petit mercredi soir frisquet de novembre, attablés dans cet établissement à l'architecture atypique où domine le verre, désireux de voir nos attentes comblées par ce resto affilié au grand Toqué!.

* * *

Belle salle, tout en longueur, sobre, moderne, des petites tables assez serrées, sans nappes. C'est 100% bistro et c'est très bien ainsi. Seul bémol, cette boîte sans aspérités, toute en verre et en bois est aussi une superbe salle à réverbération. C'est donc très bruyant et il faut parler fort (ce qui accentue l'effet). Je déplore que des architectes, très talentueux au demeurant, ne tiennent pas compte d'un tel facteur dans le dessin d'un restaurant. En fait, ce problème est endémique dans les restos designs/branchés à Montréal. La Salle à manger (sur Mont-Royal) et le Café du Nouveau Monde (à quelques pas du T!) sont deux exemples qui me viennent en tête.

Bref.

Le personnel est vêtu de chemises carreautées. Étonnant et sympathique. En fait, on comprendra tout au long du repas qu'on s'amuse au T! à épicer le concept bistro d'une touche québécoise traditionnelle. Ainsi, la vaisselle aux couleurs de l'établissement et les ustensiles ont un style un peu vieillot. On sert le café dans de vieilles tasses (manifestement authentiques!) décorées de dorures. Ce décalage par rapport au décor et à la bouffe résolument modernes est assez rigolo.

Au premier coup d'oeil, la carte donne l'impression d'un restaurant plutôt bon marché, compte tenu de la réputation du Toqué!. Mais attention: comme tout est à la carte, il faut savoir calculer si on a un budget limité. Sachez par exemple que le café vous sera facturé 4$. Je ne dis pas que c'est indécent, je ne dis pas que c'est une arnaque: je dis simplement que ça ajoute 4$ à la note. En plus, comme tout a l'air bon et qu'on a envie de tout essayer, le choix est déchirant.

* * *

La carte est pleine de promesses : bouchées, entrées, plats et desserts sont alléchants et nous interpellent. Je choisis de débuter le tout avec les bouchées de fondue parmesan. Celles-ci sont bien moelleuses avec un goût de fromage bien présent. Elles sont accompagnées d'une sauce aux tomates qui est malheureusement fort fade, ce qui a l'heur de me décevoir un peu beaucoup car une bonne sauce aux tomates aurait insufflé un oumph! non négligeable à la chose. Cette entrée en matière sera suivie par la soupe à la courge, pour mon compagnon ainsi que pour moi. La soupe, délicieuse et onctueuse, est servie avec des croûtons faits maison bien croustillants ainsi qu'une crème montée au paprika et parmesan. Le tout est très réussi.

Nous poursuivons avec la bavette pour monsieur et le tartare de saumon pour madame. Le steak est garni d'une (généreuse) noix de beurre aromatisé (où mon conjoint croit déceler citron et estragon) et la cuisson, saignante, est parfaite. Très cochon. Les frites qui accompagnent la pièce de viande, bien croustillantes, disparaîtront rapidement de l'assiette. Bien sûr à 20$, ce n'est pas donné, mais la qualité est là. Pour ma part, mon tartare de saumon se laisse manger sans aucun problème. Le poisson, évidemment d'une fraîcheur irréprochable, est rehaussé de câpres, d'oignons verts et de moutarde de Dijon. Très bon.

À la fin du repas, nous sommes tous les deux repus, mais comme quelqu'un doit se sacrifier, je commande l'éclair au chocolat. Heureusement, la serveuse apportera une seconde fourchette, petit geste anodin qui m'aura certainement sauvée la vie.

* * *

Le service est décontracté et sympa. Et très rapide, ce qui n'est pas un détail dans ce qu'on appelle le "Quartier des spectacles". Quand on a comme voisins la Place des Arts et le TNM, on sait qu'à 20h00, les clients voudront être assis dans la salle! Bravo donc pour la promptitude et l'efficacité, tout à faits bienvenus dans un bistro.

Cette partie du centre-ville a maintenant une offre de restauration de type bistro qui est peut-être un peu trop grande, avec le T!, le F, le Balmoral, le Café du TNM, le Contemporain, le Seingalt... On n'est pas certain que tous survivront, mais on ne s'en fait pas trop pour le T!, qui a sans aucun doute de bien beaux jours devant lui!

Évaluation : ***½
Prix : Compter environ 35$ (ou plus!) par personne avant vin, taxes et service

Brasserie T!
1425 rue Jeanne-Mance
Montréal
H2X 2J4
514 282-0808

*** Billet composé conjointement par les 2 membres des Becs Fins

mardi 16 novembre 2010

Les biscuits Célébration de Leclerc


Bon ! Encore un billet sur le chocolat ! Ben oui, c'est comme ça. Mes neurotransmetteurs carburent à cette substance et si un jour ce truc en arrivait à être en rupture de stock, eh bien, je crois que je ne pourrais pas y survivre, mon cerveau n'arrivant plus à maintenir correctement les connexions de ses synapses... Avant de m'accuser de radotage chocolaté, sachez toutefois que les biscuits dont je m'apprête à faire l'éloge sont constitués de chocolat noir à 70% en partie seulement et que, par conséquent, il s'agit d'un billet ne portant que partiellement sur le chocolat. Ouf ! Sauvée !

Trêve d'ellipse, revenons donc à l'objet de ce billet : les biscuits Célébration de Leclerc, des biscuits au beurre avec tablette de chocolat noir 70%. Euh... Que dire ? Une banalité telle que "ils sont très bons" ? Non mais dites-moi qui a eu un jour l'idée géniale de marier le chocolat noir au biscuit au beurre, que je lui voue dorénavant et ce, jusqu'à la fin de mes jours un culte aveugle ? Je sais que j'ai l'air d'exagérer un (tout petit) brin, mais sérieusement, ces biscuits-là sont vraiment délicieux. Je n'ai rien à ajouter.

jeudi 4 novembre 2010

Cali

J'en ai déjà parlé et je sais pertinemment que je me répète, mais j'aime beaucoup la cuisine vietnamienne, notamment à cause de sa simplicité et de la variété des herbes et des épices qui la composent. Et en ce qui me concerne, si un resto vietnamien fabrique de bons rouleaux impériaux, alors il a de fortes chances d'entrer dans mes bonnes grâces.

Or, Cali fait partie de cette catégorie. En effet, les rouleaux impériaux qu'on confectionne ici sont bien garnis et bien croustillants. Heureusement, le reste du menu est à la hauteur de ces rouleaux. Pour ma part, j'affectionne particulièrement (lire : je choisis invariablement, sauf à de rares exceptions) le plat de vermicelles avec crevettes grillées et rouleaux impériaux. J'aime ce plat qui constitue à lui seul un genre de mini "best of" de ce que j'aime de cette cuisine, avec les crevettes tendres et les rouleaux croustillants déposés sur un lit de vermicelles, avec la garniture de coriandre, de légumes marinés et d'arachides, tout cela reposant sur de la laitue bien croquante.

Évidemment, un bon resto vietnamien n'en est pas un s'il n'offre pas tout un assortiment de soupes Pho, tellement réconfortantes durant la saison froide. L'établissement en offre plusieurs délicieuses variations, allant de la plus "standard" soupe au boeuf saignant à la plus, comment dire, audacieuse pour nous pauvres occidentaux, telle que par exemple, ce genre de truc avec des tripes et autres parties du corps d'un animal qu'on préférerait ne pas voir flotter dans un bol de soupe... Enfin, là, je parle pour moi, mais je sais que ces soupes ont leurs adeptes et ce, même parmi les "de souche"...

Bref, Cali est un bon petit resto vietnamien où il est agréable d'aller casser la croûte un midi pour pas cher. En prime chez Cali, le service est rapide, courtois et se fait en français, ce qui n'est pas si fréquent dans le quartier...

Évaluation : **½
Prix par personne avant taxes et service : environ 10$

Cali
1011, boulevard Saint-Laurent
Quartier chinois / Montréal
514 876-1064