jeudi 21 avril 2011

La Menthe Poivrée


Des amis nous avaient parlé récemment de ce petit resto situé dans Rosemont et je l'avais noté sur la liste des restos qu'il nous faudrait essayer tôt ou tard. Or, l'occasion ne se fît pas attendre très longtemps, puisqu'on nous a invités dernièrement à un souper donné à cet endroit pour souligner l'anniversaire d'une amie.

La table d'hôte offre plusieurs choix allant de 16,95$ à 18,95$ et ce, incluant la soupe du jour ou la salade mixte, le dessert et le café. À première vue, les prix semblent incroyablement peu élevés compte tenu des plats proposés, mais, sans vouloir voler le punch, nous verrons par la suite que ce n'est pas au détriment de la qualité.

Mon conjoint, dont les pulsions de carnivore sont fréquemment brimées à la maison, profite souvent de l'occasion d'un repas au resto afin de choisir des choses qui ne franchissent pas la porte chez nous, notamment le boudin et le steak. Ce soir là, Ô merveille, la table d'hôte offre la bavette de boeuf sauce au poivre et c'est bien sûr ce plat qui gagnera ses faveurs. Par contre, peut-être afin de se donner bonne conscience, la pièce de viande rouge sera précédée d'une salade mixte et des escargots gratinés (au diable la bonne conscience !), entrée pour laquelle il devra toutefois spécifier s'il la veut gratinée ou non (!). Mais après une brève tergiversation, il a été décrété que les petits gastéropodes ne finiraient pas leurs jours utiles recouverts d’un linceul de fromage.

Pour ma part, je choisis le potage de chou-fleur et cari, suivi du filet de porc sauce Pineau des Charentes. Et puisque j'ai la conscience tranquille point de vue calorique, étant vraisemblablement dotée d'un métabolisme s'apparentant à celui de la gerbille, je terminerai certainement mon repas avec un dessert (à déterminer...), inclus de toute façon dans la table d'hôte.

Les escargots gratinés (mais sans fromage !) de monsieur arrivent en même temps que mon potage. Les petites bêtes jouent leur rôle tout à fait gracieusement, alors que mon potage, lisse et onctueux, avec le goût du chou-fleur et du cari bien amalgamé, est très bon. La salade mixte de mon conjoint, simple, mais fraîche et servie avec une vinaigrette crémeuse maison, est délicieuse. Puis, entrent en scène les plats principaux : la bavette de mon compagnon et le filet de porc pour moi. La bavette, dont la cuisson est parfaite, est servie avec des frites maison et une sauce au poivre. Les frites sont fines et croustillantes et la sauce au poivre, vraiment bonne, ce qui donne au final, un plat très réussi. Pour ma part, mon filet de porc aurait gagné à se prélasser moins longtemps dans le poêlon, mais l'ensemble est racheté par le gratin dauphinois, les haricots verts fins et la sauce au Pineau des Charentes qui l'accompagnent. En guise de conclusion de repas, je choisis la tarte au fromage et petits fruits sauce au chocolat, qui s'avère être un dessert correct, mais rien pour appeler sa mère. En fait, j'ai trouvé que c'était un peu chiche côté sauce au chocolat.

Somme toute, cet établissement propose une cuisine de style bistro d'inspiration française de belle qualité et ce, à un prix difficile à battre. Il s'agit certainement d'un endroit où nous reviendrons.

Évaluation : ***½
Prix : Compter environ 20$ par personne avant vin, taxes et service

La Menthe Poivrée
2379 boulevard Rosemont
Montréal, Qc
H2G 1T9
514.678.5025

jeudi 14 avril 2011

La Montée de lait


Nous avions visité ce restaurant il y a quelques années, alors qu'il venait de quitter la rue Villeneuve pour s'installer au centre-ville sur la rue Bishop et nous avions été ravis de notre expérience. Puis, il a fermé ses portes pour déménager à nouveau ses pénates sur le Plateau Mont-Royal (ou dans le Mile-End, selon le découpage des quartiers). Nous sommes donc retournés récemment, histoire de vérifier si ce restaurant méritait encore de trôner dans le Top 5 de mes restaurants favoris. Et, trêve de suspense insoutenable : il l'est encore. Il s’est même hissé encore plus haut dans le palmarès, flirtant maintenant avec le Top 3 !

Leur nouveau local sur Saint-Laurent est très accueillant avec ses grandes peintures accrochées au mur de briques peint, ses planchers de bois à larges lattes et ses lampes en métal. L’ambiance est conviviale et animée, s’apparentant plus à celle d’un bistro que d’un resto guindé. Bon point pour eux, car c’est exactement ce que nous recherchions en cette petite soirée frisquette du mois de mars.

La formule à 49$ offre la possibilité de choisir 4 plats dans une liste où tout semble alléchant. De plus, le format des portions se situant à mi-chemin entre le tapas et le plat principal, permet de faire plusieurs belles découvertes sans avoir à faire d'abus (lire : beaucoup trop manger), ce qui est tout à l’honneur de l’établissement. La carte, découpée en 4 sections, « Retour à la terre », « Oceanwise », « Poil et plume » et « Le temps des sucres », présente un bel éventail de plats où chacun peut y trouver son compte. Noter que leur formule permet, à notre convenance, de choisir les 4 plats dans une seule section comme dans 2, 3 ou 4 sections différentes, laissant ainsi une très grande flexibilité au client.

Puisqu’il faut choisir et que parfois, l'exercice peut être douloureux quand tout a l’air succulent comme c'est le cas ici, j’opterai pour le foie gras cuit au sel, suivi du pétoncle poêlé, puis de la pomme de ris de veau, avec en finale, le moelleux au chocolat. Mon amoureux pour sa part, jettera son dévolu sur la tarte fine à l’huile d’olive, sur la pâte fraîche farcie à la truffe ainsi que sur la poitrine croustillante de porcelet. Dans son cas à lui, c’est le financier à la fleur d’oranger qui fermera la marche.

Mon foie gras arrive en même temps que la tarte fine de monsieur. Première constatation : la présentation des plats est d'un esthétisme notable. De véritables petites sculptures artistiques qu’on hésite presque à déconstruire. J’ai bien dit presque, car enfin, il s’agit tout de même de foie gras ! Et parlant de foie gras, malgré que j’en fasse pratiquement une fixation, j’avoue que je louche ostentatoirement vers la tarte fine de mon conjoint qui est servie avec un écrasé de topinambours et garnie de pleurotes érigés et de chèvre frais. J’y ai goûté et c’était vraiment succulent. Mon foie gras ne se laisse tout de même pas damer le pion par celle-ci, étant servi avec une purée de poire au foin, huile et graines de chanvre. Déjà une évidence : les gens en cuisine savent vraiment ce qu’ils font. En fait, même si je ne les connais pas, je les aime déjà ! Cette expérience si bien amorcée se poursuit avec l’entrée en scène de mon pétoncle poêlé ainsi que de la pâte fraîche farcie à la truffe de mon compagnon. Encore une fois, superbes assiettes au montage soigné. Mon pétoncle est accompagné d’un aïoli aux herbes salées, de gnocchis et de vierge de palourdes, le tout constituant une fort délicieuse composition. Quant aux pâtes de mon conjoint, accompagnées de crème fumée et chou-fleur, elles sont exquises ! La suite, constituée de la pomme de ris de veau avec panais rôti, bacon bits et pomme fruit pour moi, ainsi que de la poitrine croustillante de porcelet, blood cake, aubergine brûlée et piperade pour mon amoureux, est à la hauteur de ce qui l’a précédée. La présentation est encore une fois superbe et les saveurs, parfaitement harmonisées, donnant le ton à l’ensemble. L’heure D (D pour dessert) arrive. Question cruciale : est-ce que les desserts seront à la hauteur ? Il s’agit bien sûr d’un faux suspense car comment diable pourrait-il en être autrement ? Sérieusement ? Surtout avec des noms évocateurs comme « Moelleux chocolat, confiture de lait, banane rôtie et glace à la brioche » et « Financier à la fleur d’oranger, lemon curd et sorbet yaourt-lime » ? Malheureusement, comme le volume de mon estomac n’est pas à la hauteur de mes ambitions de gourmande, je n’arrive pas à terminer mon dessert, ce qui, je dois l’avouer, me chagrine un peu car il est succulent. Mon conjoint me confirme que son dessert est également délicieux, ce que j'ai pu vérifier par moi-même, y ayant goûté un peu...

En conclusion, la Montée de lait offre un rapport qualité/prix rarement égalé à Montréal, en faisant véritablement un restaurant se situant dans une classe à part. J'ai déjà hâte d'y retourner.

Évaluation : ****
Prix : Compter environ 49$ par personne avant vin, taxes et service
Renseignements supplémentaires : La maison offre également d'autres formules telles que celle à 3 choix pour 40$, 2 pour 28$ ou 1 pour 15$. De plus, pour ceux qui veulent se payer la totale, la formule 6 services pour 66$ (ou 120$ avec vins) est conçue pour eux.

La Montée de lait
5171 Rue Saint-Laurent
Montréal
514 273-8846

lundi 11 avril 2011

Émission Guide restos Voir

Le principe de base de cette émission du canal Évasion est fort simple : chaque semaine, l'animatrice Anne-Marie Withenshaw convie son invité, une figure connue du grand public, à prendre tous les repas d'une même journée dans trois restaurants différents, le but étant de nous amener à faire de belles découvertes gastronomiques. L'idée de départ donc est fort sympathique.

Là où je décroche, c'est lorsque l'animatrice et l'invité s'extasient devant les petites attentions spéciales, les grands vins et le service exceptionnel auxquels ils ont droit, poussant même l'audace jusqu'à donner une cote au restaurant à la fin du repas... Euh, quelle est exactement la pertinence de cette soi-disant évaluation ? En effet, il m'apparaît plus qu'évident que la présence d'une caméra et d'une personnalité connue insuffle dans la cuisine une frénésie supplémentaire ayant pour objectif de hausser la qualité et le service d'une coche ou, à tout le moins, de s'assurer que tout soit plus que parfait. Pas sûr que Mme Tartampion a droit au même traitement, grand(s) vin(s) offert(s) à titre gracieux par la maison, visite du chef qui vient présenter les plats et tutti quanti.

Loin de moi l'idée de prétendre que les restaurants visités dans le cadre de l'émission offrent un moins bon service à Monsieur et Madame Tout-le-monde, mais il me semble évident que l'effet "kodak" joue un rôle non négligeable dans le déroulement de l'expérience et que celle-ci est donc fortement biaisée. Dans ce contexte d'univers parallèle difficilement accessible à nous pauvres anonymes, il convient donc de prendre les commentaires et, surtout, l'évaluation de l'animatrice et de son invité avec un (gros) grain de (gros) sel.

Nonobstant ce bémol, cette émission constitue une vitrine intéressante sur ce qu'un resto a à offrir de meilleur et ce, qu'on puisse ou non jouir d'un traitement de faveur...

lundi 4 avril 2011

La pizza arménienne Arouch


J'ai eu une révélation dernièrement. Celle-ci s'est présentée à moi sous la forme d'une pâte circulaire très mince recouverte d'un mélange de viande hachée, de tomates et d'épices : la pizza arménienne. La chose est bidimensionnelle, mais certainement pas plate. Et c'est tellement bon. J'ADORE !

Mode d'emploi : faire chauffer quelque minutes et déguster.

Délicieux avec du hummus ou du baba ghanouj !

Arouch
3467 boulevard Saint-Martin Ouest
Laval, QC H7T 1A2
450.686.1092

dimanche 3 avril 2011

St-Ambroise Scotch Ale


La brasserie McAuslan lançait le 29 mars dernier une bière à production limitée, la St-Ambroise Scotch Ale. J’ai aperçu cette bière, qui est vendue en carton de 4 bouteilles, à l’épicerie aujourd’hui et je n’ai pu m’empêcher de l’essayer. C’est que j’ai une affection particulière pour la brasserie McAuslan, une des survivantes de l’ère des micro-brasseries québécoises pionnières de la fin des années 80 et maintenant une institution à Montréal. Une de mes bière préférées (mais il y en a plusieurs!) est la St-Ambroise blonde, une bière à l’amertume bien présente, qui ne s’excuse pas d’être une bière, comme tant de boissons jaune pipi qui remplissent les frigos des marchés d’alimentation. Bref, cette scotch ale me tentait. Et je n’ai pas été déçu!

L’étiquette reprend le graphisme de celle de la St-Ambroise, en y apportant une touche écossaise. À mon avis, on aura tout avantage à servir cette bière dans une coupe. La robe est d’un brun roux foncé, presque opaque, chargée de mystère. La mousse est peu présente et se disperse rapidement. Le nez est très malté et rappelle effectivement le scotch, avec quelque chose du caramel ou du sirop d’érable. En bouche, la bière est puissante et a priori très peu amère : la bouche est étonnement ronde et donne l’impression d’être un peu sucrée. L’alcool n’est pas trop présent malgré que cette bière titre à 7,5 degrés. Enfin, l’après goût est long, persistant, et laisse une agréable amertume caramélisée. Superbe scotch ale!

Les amateurs de bonne bière se précipiteront au marché se procurer cette excellente scotch ale avant qu’il n’en reste plus ou avant que la température ne se réchauffe et nous enlève le goût de ce type de bière forte et réconfortante.