dimanche 16 décembre 2012

Un bon chocolat chaud


Chaque journée qui s'amorce est riche en surprises, quelles soient bonnes ou mauvaises. C'est ce qui constitue les aléas de la vie. Par contre, lorsque la vie nous malmène un peu en nous envoyant des petits désagréments, il n'y a rien qu'une tasse de bon chocolat chaud ne puisse adoucir. Ainsi, la prochaine fois vous vous sentirez un brin cafardeux, que ce soit parce qu'une vieille dame vous ait volé votre place de stationnement au centre d'achats en vous prenant de vitesse avec sa Chevette 1983, que votre dentiste vous ait annoncé que cette dent qui vous fait mal depuis quelques jours doit subir un traitement de canal ou que votre patronne que avez félicitée pour sa grossesse désormais bien visible, n'est tout compte fait pas enceinte, préparez-vous un bon chocolat chaud. Vous verrez que n'importe quel petit tracas de cet acabit possède la merveilleuse propriété d'être soluble dans la boisson chaude cacaotée. Un véritable remède anti-déprime ! En fait, c'est certainement le meilleur remède que je connaisse (mis à part le jogging !) qui ne fasse intervenir aucune substance alcoolisée, voire illicite.

Mais là, je vous entends me demander : « Joanne, as-tu une bonne recette de chocolat chaud à me donner ?». Et c'est là que je rétorque « Justement, j'en ai une.». J'espère que vous mesurez toute l'étendue de votre incroyable chance.

Ingrédients
  • Une tasse de lait
  • 50 g de chocolat 70% *
  • Environ ¼ de c. à thé de cannelle moulue
  • Une pincée ou deux de piment de cayenne **
  • Sucre (une petite c. à thé devrait faire l'affaire)
* Pour un chocolat chaud au goût plus riche, vous pouvez augmenter la quantité de chocolat à 60g, voire plus. Allez-y avec votre inspiration du moment.
** Pour ma part, je mets l'équivalent de 1/8 c. à thé de piment de cayenne, mais comme il s'agit d'un dosage "Spécial Joanne Extra épicé", je vous conseille d'y aller avec parcimonie la première fois, quitte à en augmenter la quantité par la suite.

Préparation
  • Hacher le chocolat grossièrement ou briser-le en petits morceaux.
  • Placer le chocolat dans une petite casserole et verser le lait.
  • Ajouter les épices.
  • Faire chauffer sur feu moyen-élevé en remuant constamment avec un fouet et ce, jusqu'à ce que le chocolat soit fondu et que le liquide soit bien chaud (ne pas faire bouillir).
  • Verser dans une grande tasse, sucrer au goût et déguster.

Posologie

Prendre une tasse à toutes les fois qu'un souci vous turlupinera.

Pour ma part, je crois aux vertus de la prévention et m'en prépare régulièrement une bonne tasse, juste au cas où.

dimanche 2 décembre 2012

Sept trucs infaillibles pour un Noël gastronomique

C'est bientôt le Temps des Fêtes™ et la saison des réceptions. C'est votre tour de recevoir la famille ou les amis et vous commencez déjà à angoisser : la soirée que vous offrirez à vos convives sera-t-elle à la hauteur?

Elle est bien loin, l'époque des Noëls d'antan, où matantes et mononcles, cousins et cousines se servaient à qui mieux-mieux dans un buffet composé d'un pain-sandwich, de céleris au Cheez-Whiz, de petites saucisses cocktails dans la sauce V-H et d'un mystérieux aspic multicolore venu de la planète Mars, le tout arrosé généreusement de Québérac en cruchon. C'était l'époque glorieuse des Recettes Kraft et des petits sandwiches pas de croûte, de la bûche de Noël Sara Lee et du Kik Cola. La vie était simple, les Québécois un peu rustres et la nourriture un prétexte pour que toute la famille, alors fort nombreuse, se retrouve chez grand-maman.

De nos jours, Noël et le jour de l'an sont devenus des fêtes au faste hollywoodien, où la paillette et le glamour sont de mise. La société québécoise moderne a atteint un degré de sophistication qui surprendrait Jehanne Benoît et Pol Martin. Tout le monde et son beau-frère est maintenant un chef ou un sommelier en puissance. Recevoir n'est plus un moyen de voir son monde, mais s'est transformé en un épisode (à grand budget, s'entend) d'Un souper presque parfait. Le cristal a remplacé les verres de plastique et le Pied-de-vent le Velveeta. Bref, qui dit réception du Temps des Fêtes™ dit maintenant cocktail dînatoire, repas sept services, plats somptueux, et accords mets-vins dûment documentés.

Les attentes des vos convives sont donc grandes. Comment les impressionner sans devoir vous taper l'intégrale des magazines Ricardo? Vous doutez de votre capacité à leur proposer une nourriture d'appellation gastronomique contrôlée? Les Becs fins ont pensé à vous! Voici sept trucs simples et infaillibles pour rendre vos plats gastronomiques et, au final, faire de votre réception un succès.

*

1- Ne mettez pas les aliments un à côté de l'autre dans l'assiette. Cette disposition est vulgaire et conventionnelle. Mettez-les plutôt un par-dessus l'autre. Votre assiette prendra instantanément un tour des plus gastronomique.

2- Il y a de ces ingrédients magiques qui ajoutent un petit je ne sais quoi qui fait toute la différence. Ainsi, transformez n'importe quel plat en plat gastronomique en l'aspergeant abondamment d'huile à la truffe. Vous verrez, il prendra instantanément un goût, euh, comment dire, gastronomique.

3- Mettez impérativement au menu de votre souper de Noël des fruits et des légumes d'été. Manger des aliments hors-saison est une preuve de luxe (à défaut d'avoir les moyens de s'acheter une maison d'hiver dans les Antilles). L'été, les fraises, c'est convenu. Par contre, l'hiver, bien qu'immangeables, elles deviendront hautement gastronomiques.

4- Plus le chef a de tatouages, plus les plats qu'il propose sont gastronomiques (et, accessoirement tendances et urbains). À Noël, surprenez votre maman en portant une chemise à carreaux aux manches roulées et en arborant des tatouages-fleuves sur les bras. Comme par magie, votre soupe aux pois au foie gras semblera tout droit sortie d'une cabane à sucre gastronomique.

5- Vous voulez jouer de prudence et vous en tenir à des recettes que vous maîtrisez bien. Qu'à cela ne tienne! Prenez n'importe quel plat banal, changez un peu la recette, accrochez-lui l'épithète revisité et – paf! – il devient gastronomique. Jamais n'aurez-vous cru pouvoir servir du pâté chinois au réveillon de Noël!

6- Vous le savez, on le répète souvent dans les émissions au Canal Manger, en gastronomie, il ne faut pas négliger la présentation. Déposé à plat dans une assiette, le manger n'est pas gastronomique. Mais le même manger, servit dans une verrine, une mini-cocotte ou une cuillère cocktail, emplira vos convives d'une satisfaction toute gastronomique.

7- Enfin, au risque de donner l'impression de nous contredire, sachez qu'en vertu d'une approche postmoderne ironique, les mets kitsch peuvent devenir hautement gastronomiques. Tout est dans l'attitude et l'intention. Présentez votre buffet comme un hommage néo-trash aux Noël de votre enfance et voyez vos convives s'exclamer, un verre de Cuvée des Patriotes à la main et la bouche en cul de poule: « Ma chère, ces œufs mimosa sont un délice! »