dimanche 16 décembre 2012

Un bon chocolat chaud


Chaque journée qui s'amorce est riche en surprises, quelles soient bonnes ou mauvaises. C'est ce qui constitue les aléas de la vie. Par contre, lorsque la vie nous malmène un peu en nous envoyant des petits désagréments, il n'y a rien qu'une tasse de bon chocolat chaud ne puisse adoucir. Ainsi, la prochaine fois vous vous sentirez un brin cafardeux, que ce soit parce qu'une vieille dame vous ait volé votre place de stationnement au centre d'achats en vous prenant de vitesse avec sa Chevette 1983, que votre dentiste vous ait annoncé que cette dent qui vous fait mal depuis quelques jours doit subir un traitement de canal ou que votre patronne que avez félicitée pour sa grossesse désormais bien visible, n'est tout compte fait pas enceinte, préparez-vous un bon chocolat chaud. Vous verrez que n'importe quel petit tracas de cet acabit possède la merveilleuse propriété d'être soluble dans la boisson chaude cacaotée. Un véritable remède anti-déprime ! En fait, c'est certainement le meilleur remède que je connaisse (mis à part le jogging !) qui ne fasse intervenir aucune substance alcoolisée, voire illicite.

Mais là, je vous entends me demander : « Joanne, as-tu une bonne recette de chocolat chaud à me donner ?». Et c'est là que je rétorque « Justement, j'en ai une.». J'espère que vous mesurez toute l'étendue de votre incroyable chance.

Ingrédients
  • Une tasse de lait
  • 50 g de chocolat 70% *
  • Environ ¼ de c. à thé de cannelle moulue
  • Une pincée ou deux de piment de cayenne **
  • Sucre (une petite c. à thé devrait faire l'affaire)
* Pour un chocolat chaud au goût plus riche, vous pouvez augmenter la quantité de chocolat à 60g, voire plus. Allez-y avec votre inspiration du moment.
** Pour ma part, je mets l'équivalent de 1/8 c. à thé de piment de cayenne, mais comme il s'agit d'un dosage "Spécial Joanne Extra épicé", je vous conseille d'y aller avec parcimonie la première fois, quitte à en augmenter la quantité par la suite.

Préparation
  • Hacher le chocolat grossièrement ou briser-le en petits morceaux.
  • Placer le chocolat dans une petite casserole et verser le lait.
  • Ajouter les épices.
  • Faire chauffer sur feu moyen-élevé en remuant constamment avec un fouet et ce, jusqu'à ce que le chocolat soit fondu et que le liquide soit bien chaud (ne pas faire bouillir).
  • Verser dans une grande tasse, sucrer au goût et déguster.

Posologie

Prendre une tasse à toutes les fois qu'un souci vous turlupinera.

Pour ma part, je crois aux vertus de la prévention et m'en prépare régulièrement une bonne tasse, juste au cas où.

dimanche 2 décembre 2012

Sept trucs infaillibles pour un Noël gastronomique

C'est bientôt le Temps des Fêtes™ et la saison des réceptions. C'est votre tour de recevoir la famille ou les amis et vous commencez déjà à angoisser : la soirée que vous offrirez à vos convives sera-t-elle à la hauteur?

Elle est bien loin, l'époque des Noëls d'antan, où matantes et mononcles, cousins et cousines se servaient à qui mieux-mieux dans un buffet composé d'un pain-sandwich, de céleris au Cheez-Whiz, de petites saucisses cocktails dans la sauce V-H et d'un mystérieux aspic multicolore venu de la planète Mars, le tout arrosé généreusement de Québérac en cruchon. C'était l'époque glorieuse des Recettes Kraft et des petits sandwiches pas de croûte, de la bûche de Noël Sara Lee et du Kik Cola. La vie était simple, les Québécois un peu rustres et la nourriture un prétexte pour que toute la famille, alors fort nombreuse, se retrouve chez grand-maman.

De nos jours, Noël et le jour de l'an sont devenus des fêtes au faste hollywoodien, où la paillette et le glamour sont de mise. La société québécoise moderne a atteint un degré de sophistication qui surprendrait Jehanne Benoît et Pol Martin. Tout le monde et son beau-frère est maintenant un chef ou un sommelier en puissance. Recevoir n'est plus un moyen de voir son monde, mais s'est transformé en un épisode (à grand budget, s'entend) d'Un souper presque parfait. Le cristal a remplacé les verres de plastique et le Pied-de-vent le Velveeta. Bref, qui dit réception du Temps des Fêtes™ dit maintenant cocktail dînatoire, repas sept services, plats somptueux, et accords mets-vins dûment documentés.

Les attentes des vos convives sont donc grandes. Comment les impressionner sans devoir vous taper l'intégrale des magazines Ricardo? Vous doutez de votre capacité à leur proposer une nourriture d'appellation gastronomique contrôlée? Les Becs fins ont pensé à vous! Voici sept trucs simples et infaillibles pour rendre vos plats gastronomiques et, au final, faire de votre réception un succès.

*

1- Ne mettez pas les aliments un à côté de l'autre dans l'assiette. Cette disposition est vulgaire et conventionnelle. Mettez-les plutôt un par-dessus l'autre. Votre assiette prendra instantanément un tour des plus gastronomique.

2- Il y a de ces ingrédients magiques qui ajoutent un petit je ne sais quoi qui fait toute la différence. Ainsi, transformez n'importe quel plat en plat gastronomique en l'aspergeant abondamment d'huile à la truffe. Vous verrez, il prendra instantanément un goût, euh, comment dire, gastronomique.

3- Mettez impérativement au menu de votre souper de Noël des fruits et des légumes d'été. Manger des aliments hors-saison est une preuve de luxe (à défaut d'avoir les moyens de s'acheter une maison d'hiver dans les Antilles). L'été, les fraises, c'est convenu. Par contre, l'hiver, bien qu'immangeables, elles deviendront hautement gastronomiques.

4- Plus le chef a de tatouages, plus les plats qu'il propose sont gastronomiques (et, accessoirement tendances et urbains). À Noël, surprenez votre maman en portant une chemise à carreaux aux manches roulées et en arborant des tatouages-fleuves sur les bras. Comme par magie, votre soupe aux pois au foie gras semblera tout droit sortie d'une cabane à sucre gastronomique.

5- Vous voulez jouer de prudence et vous en tenir à des recettes que vous maîtrisez bien. Qu'à cela ne tienne! Prenez n'importe quel plat banal, changez un peu la recette, accrochez-lui l'épithète revisité et – paf! – il devient gastronomique. Jamais n'aurez-vous cru pouvoir servir du pâté chinois au réveillon de Noël!

6- Vous le savez, on le répète souvent dans les émissions au Canal Manger, en gastronomie, il ne faut pas négliger la présentation. Déposé à plat dans une assiette, le manger n'est pas gastronomique. Mais le même manger, servit dans une verrine, une mini-cocotte ou une cuillère cocktail, emplira vos convives d'une satisfaction toute gastronomique.

7- Enfin, au risque de donner l'impression de nous contredire, sachez qu'en vertu d'une approche postmoderne ironique, les mets kitsch peuvent devenir hautement gastronomiques. Tout est dans l'attitude et l'intention. Présentez votre buffet comme un hommage néo-trash aux Noël de votre enfance et voyez vos convives s'exclamer, un verre de Cuvée des Patriotes à la main et la bouche en cul de poule: « Ma chère, ces œufs mimosa sont un délice! »

dimanche 25 novembre 2012

Pour en finir une bonne fois pour toute avec "la" (sic) sandwich

Mettons un moment de côté la gastronomie et parlons langue française.

Hier, alors que je vaquais à mes occupations du samedi, j'attrape au hasard une réplique provenant de la télé. C'était l'invitée à une émission culinaire qui parlait sans vergogne d'une sandwich et personne, des animateurs ou des autres invités, ne la corrigeait ou n'osait la corriger. Venant de quelqu'un soi-disant expert en gastronomie, ça m'a fait tiquer et j'ai impulsivement publié le message suivant dans Twitter, au nom des Becs Fins :


C'était, on le comprendra, un simple gazouillis du genre « Mononcle fait une petite montée de lait ». Rien de très profond. Il semble cependant que le syndrome de LA sandwich agace pas mal de monde, parce que ce gazouillis aura suscité quelques réactions spontanées (bon, d'accord, quand il s'agit de Twitter réaction spontanée est un pléonasme). En particulier, un lecteur me souligne que pour sandwich, les deux genres sont acceptés au Canada.

C'est à ce moment que s'installa un léger doute dans mon esprit. Parce que, je m'en confesse, je n'avais pas fait de recherche préalable sur le mot sandwich avant de publier mon gazouillis. Et si j'avais induit mes chers suiveux en erreur? Et si ce gazouillis s'avérait un couac?

* * *

Je m'en confesse, ça fait des années que je n'ai pas ouvert un dictionnaire. Un dictionnaire en papier, s'entend. Mes dictionnaires de tous les jours pour le français sont l'excellent dictionnaire du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL), source fiable et issue de ressources publiques et universitaires françaises, et le Grand dictionnaire terminologique (alias GDT) de l'Office québécois de la langue française, un incontournable, surtout pour le lexique des domaines techniques.

Or, ces deux sources sont sans équivoque : sandwich est un substantif masculin. Le Grand dictionnaire va même jusqu'à mentionner: « Il s'agit bien d'un nom masculin (un sandwich)… ».

Dans sa Banque de dépannage linguistique (alias BDL), l'OQLF propose aussi un article intitulé Noms masculins que l'on emploie indûment au féminin. On y trouve le fameux sandwich, en compagnie notamment du pétoncle et de l'anchois. On précise aussi que certains de ces mots ont déjà été féminisés, et c'est notamment le cas de sandwich, ce qui pourrait expliquer que leur emploi au féminin persiste.

Enfin, notons que certains dictionnaires offerts gratuitement en ligne ou sous forme d'applications mobiles (par exemple celui-ci) utilisent les données issues du Littré, un dictionnaire datant du XIXe siècle, lequel définit sandwich comme un substantif féminin. L'article Wikipédia sur le dictionnaire Littré précise par ailleurs que ce dictionnaire « reflète un état de la langue française classique et du bon usage littéraire entre le XVIIe et le XIXe siècle.» Disons que je vais m'en tenir à mes sources habituelles, qui estoient plus contemporaines.

* * *

Bref, pour moi la question est close: sandwich – comme pétoncle, ustensile et arôme – est masculin. Ceci dit, je suis pour la liberté de parole et vous pouvez bien continuer à dire une sandwich si ça vous fait plaisir, mais maintenant le ferez-vous en toute connaissance de cause et à vos risques et périls.

jeudi 25 octobre 2012

Les Trois petits bouchons


La vie est dure pour les restaurateurs. Les journées sont longues, ardues et stressantes, le prix des aliments augmente sans cesse et la compétition est féroce. J'ai vu un jour une statistique qui mentionnait que près d'un restaurant au Québec sur deux ferme ses portes 3 ans seulement après son ouverture... Il faut donc y croire furieusement et savoir que des bras tatoués et une belle gueule passant bien à l'écran ne garantissent malheureusement pas automatiquement le succès.

Dans ce contexte difficile, il ne faut donc pas s'étonner qu'un même local puisse voir passer successivement sous son toit plusieurs restaurants différents. C'est le cas du restaurant les Trois petits bouchons qui occupe le local où se trouvait jadis le Persil fou, notamment.

Nous avons visité cet établissement il y a quelques semaines dans le cadre d'un souper d'anniversaire avec des amis. Eh oui ! Un autre ! À croire que je compte 365 amis et que tous ont leur anniversaire à des dates différentes. Mais trêve de digression. La maison se targue d'utiliser des produits du terroir et de favoriser les produits locaux, ce qui a toujours l'heur de me plaire en ces temps où les préoccupations écologiques prennent de plus en plus le haut du pavé, avec raison. Au premier coup d'oeil, l'ardoise nous semble en effet bien refléter cette revendication.

En entrée, mon amoureux et moi choisissons respectivement la pieuvre grillée et la salade de tomates ancestrales. Ici, petite précision : une de mes maladies mentales m'oblige à ne consommer les bestioles à tentacules que sous forme de cubes. Mais là vous me direz : "Euh... Aucun animal terrestre ou marin, aussi exotique soit-il, n'existe sous forme de cube". Ce à quoi je rétorquerai : "Faux ! Cet animal existe en autant qu'il passe d'abord dans l'assiette de ma tendre moitié qui lui fait ensuite subir une subtile transformation cubique dans le but ultime de m'y faire goûter".

C'est donc pour cette raison que je suis en mesure d'affirmer que la pieuvre en cubes que j'ai goûtée dans l'assiette de mon conjoint était vraiment délicieuse, tendre et moelleuse à souhait. Le céphalopode, ou du moins ce qui en restait, reposait sur un peu de crème sure et était accompagné de bacon. La sauce qui le nappait était toutefois un brin trop sucrée, ce qui donnait presque l'impression de manger un dessert de pieuvre à l'érable, ce qui selon moi est loin d'être un concept gagnant.


Mon entrée de tomates ancestrales était vraiment délicieuse. Les belles tranches de tomates multicolores bien goûteuses (on est loin des boules rouges insipides de Savoura ici !) étaient accompagnées de petits beignets au parmesan ainsi que d'une espuma de basilic. Si l'occasion se présente à nouveau, je reprendrai assurément cette belle entrée.


Pour leur part, nos amis avaient choisit la tartelette aux champignons de même que la pieuvre grillée. Ici, même constat au sujet de la pieuvre. Par contre, la tartelette aux champignons était tout à fait réussie, bien généreuse en garniture.


En plat de résistance, nos choix se sont portés sur la tartiflette pour moi et le bar "alla Norma" pour monsieur. La tartiflette, plat que je rebaptiserai pour l'occasion "Demain, je devrai courir au moins 10 km", est un gratin de pommes de terre, de lardons, d'oignons et de fromage, typiquement du Robochon. Dans le cas présent, le fromage originaire de Haute-Savoie avait été remplacé par un fromage québécois dont le nom m'échappe malheureusement  mais qui n'avait certainement rien à envier à son cousin d'outre-mer. Le plat, surmonté de roquette, était délicieux, quoique plutôt costaud. Mais bon, je savais tout de même à quoi m'attendre.


Le poisson de mon amoureux était cuisiné "alla Norma", c'est à dire à la mode méditerranéenne, ce qui nous laisse présumer que la Norma en question est d'origine méditerranéenne. Oui, je sais, notre puissant esprit de déduction est redoutable. Le bar était donc servi avec un concassé de tomates, d'une tranche d'aubergine grillée, de même qu'avec quelques moules et des gnocchis. Monsieur est très content de son choix car c'est très bon.


Le risotto au homard et aux betteraves de notre amie n'obtient pas le succès escompté : le goût de la betterave est trop accentué et éclipse littéralement le crustacé, ce qui est fort dommage. Le plat aurait sans doute gagné à être mieux dosé. Belle assiette, quand même.


En ce qui concerne le duo de ris de veau et magret de canard que notre ami a élu, il est accompagné de légumes braisés, de champignons sautés et la viande est déposée sur une riche purée de légume racine. C'est un plat pour carnivore certes, mais les légumes sont tout de même bien représentés. Aux dires de notre ami, l'ensemble est savoureux.


Comme je l'ai mentionné à maintes reprises, la vie de blogueuse foodie est difficile, ce qui fait que je dois bien souvent m'astreindre à prendre du dessert même lorsque je n'ai plus faim... Appelez ça avoir le sens du devoir, voire même de l'abnégation. Donc, me voici assise face à un truc gigantesque qui s'appelle Sundae aux brownies chocolat, un genre d'Everest de la coupe glacée. C'est sûr que je ne sors pas d'ici vivante si je viens à bout de cette chose. Mon seul salut tiendra au fait que mon instinct de survie me ramènera à la raison et m'empêchera de terminer cet énorme dessert, au demeurant, délicieux.

Pour sa part, notre amie, plus raisonnable, optera pour le crumble aux fraises accompagné d'une glace aux amandes. C'est réconfortant et très bon.

(En passant, Monsieur Becs fins fait dire que la carte des vins est très intéressante et composée exclusivement de vins "naturels", bios, etc.)

Au final, notre impression générale est très positive malgré quelques petits bémols notamment en ce qui concerne l'entrée de pieuvre grillée et le risotto (qui lui font perdre une ½ étoile), ce qui fait que nous reviendrons certainement nous attabler de nouveau aux Trois petits bouchons.

Évaluation : ***½
Prix : Compter environ 40$ par personne avant vin, taxes et service

Les Trois petits bouchons
4669 Saint-Denis
Montréal
514.285.4444

dimanche 2 septembre 2012

C'est la saison des conserves!


Voilà quelques années qu'avec un groupe d'amis, nous nous retrouvons au début de septembre pour une corvée de conserves. Nous avions d'ailleurs fait un petit reportage sur le sujet il y a deux ans.

Disons-le, les choses ont pris au fil du temps des proportions semi-industrielles. Cette année, la journée de production a impliqué pas moins de :
  • une douzaines de participants;
  • pas loin de 12 heures de travail;
  • 4 brûleurs au gaz;
  • 500 livres de tomates, entre autres matières premières.

Le résultat: une production totale de 280 pots de six différentes préparations:
  • des tomates;
  • des cornichons à l'aneth (les bons vieux pickles);
  • des oignons perlés marinés;
  • de la marinade aux concombres (alias Bread and butter);
  • du ketchup aux fruits;
  • et un ketchup rouge, selon une recette prétendument ancestrale.

La quantité de pickles a été revue à la baisse : il nous restait tous plusieurs pots de l'an dernier. Par contre, bon an mal an, les tomates s'envolent toujours avec une belle constance et nous en avons produit encore cette année environ 150 pots. Une fois pelées, elles sont simplement cuites entière avec du basilic et du sel (et un peu de jus de citron concentré pour la conservation).


C'est la première fois que nous faisions des oignons marinés et nous avons bien hâte de goûter au résultat. D'autant plus que l'opération consistant à les peler s'est avérée fastidieuse, bien que nous les ayons d'abord dûment blanchis dans l'eau bouillante. Sans parler que les oignons perlés, même achetés en vrac, ne sont pas donnés. Ces petits oignons vaudront-ils leur pesant d'or et tout le jus de coude investi ? Suspense!

Cet hiver, les pickles et les oignons marinés accompagneront avec bonheur les raclettes et autres grilled cheese, tandis que toutes ces marinades n'attendent que la saison de la tourtière pour donner leur plein potentiel.

Et dans les mois qui viennent, à chaque fois que nous ouvrirons un pot, nous nous rappellerons avec nostalgie cette belle journée de fin d'été passée entre amis.


vendredi 31 août 2012

Beaver Hall

 


Je visite ce resto assez régulièrement mais étrangement, je n'en avais encore jamais parlé dans ce blogue. Ce qui est complètement injustifié car c'est un de mes restaurants du midi préféré. En fait, si j'étais le moindrement masochiste, je pourrais m'auto-flageller en public afin d'expier cette faute. Mais bon, puisque ce n'est pas le cas, je crois qu'un simple mea culpa fera amplement l'affaire. Je tiens également à indiquer que c'est cet établissement, l'un des premiers rejetons (et non le moindre !) de la famille Europea, qui m'a redonné espoir en l'humanité ainsi qu'en la possibilité de très bien manger le midi à prix raisonnable dans le quartier du Palais des Congrès.

La carte du midi est très variée, offrant aux convives près d'une quinzaine de plats incluant une des entrées suivantes : le potage du jour, la croquette de fromage ou la salade mesclun. D'autres entrées sont offertes moyennant un léger supplément. Le menu de style bistro de la maison inclut des classiques tels que notamment le tartare de saumon, la cuisse de canard confite ainsi que la bavette grillée. Notons également que le fish and chips servi ici mérite d'être mentionné car il s'agit certainement de l'un des meilleurs que j'ai mangé. 

Ne faisant donc pas exception à la règle, mon collègue et moi avons très bien mangé ce midi-là au Beaver Hall. Mon potage de patate douce, à la texture bien lisse, présenté avec un croûton salé et garni d'un filet d'huile d'olive, était délicieux.



L'entrée de mon acolyte, la croquette de fromage accompagnée de pesto, de sauce tartare et d'une salade de mesclun et noisettes, est également très réussie. Très belle entrée simple et sans prétention, mais très appréciée.




Les plats principaux ne se feront pas attendre très longtemps car le service ici est empressé et très cordial. Mon tartare de saumon est accompagné de croustilles de pain plat, d'une verrine d'avocat et de tomate ainsi que d'une salade de betteraves et d'une salade de minis bok choy et fèves germées. Je ne sais plus où donner de la fourchette tant mon assiette est une explosion de couleur et de saveur. Heureusement, le tartare sait jouer du coude pour conserver la place qui lui est due ! C'est frais, léger et parfaitement bien dosé. Les accompagnements sont généreux et ajoutent de la fantaisie au plat, ce qui n'est assurément pas pour me déplaire.



Mon compagnon a choisi le poisson du jour, le maquereau, qui est servi avec de la courge et okras grillés, ainsi que d'une salade de roquette. La chair du poisson grillé est moelleuse. L'ensemble de légumes, courges, courgettes, okras grillés et roquette vinaigrette, sur lequel repose la bête est judicieux et ceux-ci sont très bons. Très beau plat.



À la fin du repas, on vient nous présenter une belle sélection de desserts en verrine, mais nous devons malheureusement décliner, le temps nous pressant quelque peu ce jour-là. Ils ont tous l'air délicieux, particulièrement la crème de citron qui me fait des yeux doux... À regret donc dis-je, je dois passer mon tour, mais je me reprendrai... bientôt !

Évaluation : ***½
Prix le midi : Compter de 15$ à 28$ par personne avant vin, taxes et service.

Bistro Le Beaver Hall
1073, Côte du BeaverHall
Montréal
514.866.1331

jeudi 19 juillet 2012

La salle à manger


Mais quelle est donc cette manie à Montréal de nommer les restaurants de façon générique : La fabrique, Le garde manger, Le comptoir, Le hangar, Le local. À quand « Le restaurant »? Ça manque de personnalité, tout ça. Et c'est un peu mélangeant.

C'est où déjà la réservation, ce soir? Ah, oui : La salle à manger.

Ce n’est pas notre première visite à La salle à manger. Nous avions bien apprécié une précédente visite et nous étions promis d’y revenir. Connaissant l’endroit comme étant pas mal couru, nous tentons notre chance pour une réservation avec à peine deux jours d’avis. Coup de chance? Il y a de la place, on nous donne même le choix entre une table ou le bar. Nous choisissons cette seconde option, que nous apprécions bien et qui offre généralement un excellent point de vue sur les rouages d’un restaurant.

La salle à manger est sur l'avenue du Mont-Royal Est, coin Chambord, autant dire en plein milieu du centre de l'univers, tel que défini par certains animateurs radio de la ville de Québec, jaloux du fun que les gens ont l'air d'avoir sur le Plateau Mont-Royal. En tout cas, pas de doute, nous sommes ici en territoire branché.

D'abord, il y a la déco. Dépouillée, dans le style local semi-industriel. Le mobilier est recyclé, les tables et le bar sont faits de planchers d’allée de quilles ; quelques grandes tables sont bordées de bancs d’église. Des grands pans de mur sont en ardoise et on y inscrit à la craie les plats qui complètent la carte. Au fond de la salle, un frigo à viande exhibe par une vitrine quelques carcasses suspendues.

Ensuite, il y a les serveurs et leur look hipster. J'observe et conclus que si la chemise à carreaux est manifestement obligatoire, la barbe semble fortement recommandée et les tatouages, eux, facultatifs. Vous voyez le topo.

Pour tout dire, c’est tellement branché que si on oublie un moment qu’on est avenue du Mont-Royal, on se croirait presque dans le Mile-End.

Nous prenons place et sommes tout de suite un peu déçus de constater qu’il n’y a aucune personnalité connue dans la salle, alors que lors de notre dernière visite une bonne dizaine de vedettes faisaient bombance à la table voisine de la nôtre. Voilà où en est rendu le Plateau : les artistes se sont déjà tous réfugiés dans des restos du Mile End (ou de HOMA?). Qu’à cela ne tienne : je suis le seul à savoir qu'il y a dans la place la femme la plus extraordinaire du monde (je parle de Madame Becs fins, bien entendu).

C'est un samedi de canicule, il fait chaud et humide et nous analysons le menu, en quête de quelque chose de froid et de léger. La carte est longue et propose un bel assortiment de plats, sous les rubriques : Cru et mariné, Froid, Chaud, Végé, Viande et Poisson. On nous indique que les trois premières sections correspondent à des entrées et les trois dernières à des plats. Or, nous découvrirons que les entrées peuvent être passablement copieuses, et alors que nous espérons manger léger, nous finirons par nous goinfrer de belle façon.

Comme c'est l'usage dans certains restaurants, on utilise souvent ici des planches à découper en guise de plat de service. Permettez-moi de mentionner au passage que je ne suis pas un fan de la chose. D'abord, l'absence de rebord augmente les risques de dégâts (on comprend alors pourquoi l'assiette et le bol ont été inventés). C'est aussi un support un peu poreux, qui ne rend pas justice aux vinaigrettes, aux jus et aux sauces ; le résultat n'est pas aussi appétissant (et beau) que dans une assiette blanche. Enfin, ça laisse potentiellement planer un doute sur l'hygiène de l'objet, impossible à constater de visu, contrairement à une assiette.

Le service, assuré par le barman, est sympathique et décontracté ; mais venant d'un type avec une chemise à carreaux, difficile d'imaginer autre chose, n'est-ce pas? On peut aussi le voir préparer fort adroitement toutes sortes de drinks, ce qui est plutôt amusant. De notre position stratégique, nous pouvons aussi apprécier le travail de la brigade en cuisine. La salle est pleine et ça fourmille! Et, il faut le souligner, ce restaurant est très bruyant. L'atmosphère y est festive et c'est une adresse à éviter, disons, pour une demande en mariage ou pour l'anniversaire de votre vieille grand-mère.

Mais je crois que nous sommes rendus à ce point de la critique où le lecteur, impatient, demande : « Coudon, c’était-tu bon? »

Patience, j'y arrive! Nos choix se portent sur : la terrine de foie gras, l'assiette de charcuteries maison, l'assiette de burratina (une mozzarella fraîche) et saucisson à l'ail rôti, et le plateau de légumes. Ça donne, il faut le dire, beaucoup de bouffe pour un seul homme et sa fiancée. Mais nous faisons honneur à ces plats autant que faire se peut, car tout est délicieux.

Sans entrer dans une description détaillée de chaque plat, soulignons que la terrine et le burratina sont chacun accompagnés de belles salades composées de verdures très diverses. On est loin du banal mesclun. L'assiette de charcuteries maison compte pas moins de sept variétés de charcuteries, de la tête fromagée au saucisson sec, et tout est délicieux (ce plat est mon coup de cœur du repas). Le plateau de légumes est servi dans une grande assiette de service (une fois n'est pas coutume) et propose des légumes variés, carottes au beurre, rabioles laqués au miel, betteraves, etc., ainsi qu'un d'un fort sympathique fromage frais maison, à mi-chemin entre le cottage et le fromage en grain.

Pour nous faire pardonner de ne pas avoir terminé nos assiettes, madame Becs fins décide de commander un dessert, le Choco-caramel. Je la regarde grignoter la chose en ne l'aidant (presque) pas.

En conclusion, la salle à manger représente un bon rapport qualité-prix. On sent que l'argent va dans l'assiette plutôt que dans les nappes blanches, le décor moderne ou le costume des serveurs. Une cuisine « bistro moderne de qualité » pour laquelle, je l'avoue, j'ai un faible.

Bref, voilà un restaurant branché qui n'a pas volé sa réputation.

Évaluation : ****
Prix : Entrées (certaines copieuses!) de 10$ à 20$, plats de 23$ à 30$.

La salle à manger
1302, avenue du Mont-Royal Est
Montréal
Tél. : 514-522-0777

dimanche 15 juillet 2012

Bref éloge de Jacques Benoît

J’adore la prose et la philosophie du chroniqueur vin de la Presse, Jacques Benoît.

Son verbe est précis et il ne se lasse pas de vulgariser, définissant un terme spécialisé par-ci, expliquant un concept par-là. Vous ne verrez jamais Jacques Benoît poser en expert et jouer le curé en chaire qui tente d’imposer ses préférences. On le sent toujours conscient de la complexité de l’univers des vins et de l’extrême relativisme des goûts. Tout au plus soulignera-t-il qu’un vin sort des canons classiques en écrivant une formule telle que : « malgré tout très bon, dans son genre ».

Je découvre à l’instant que Jacques Benoît est aussi écrivain (six romans, un roman pour enfants et un essai biographique) et scénariste (La maudite galette et Réjeanne Padovani, c’est lui!). Voilà qui explique d’une certaine façon la grande qualité de sa plume comme chroniqueur.

Un exemple de ce que j’apprécie dans ses chroniques? Une phrase suffit. Ce week-end, Jacques Benoît  écrivait ceci : 

« Car comme toujours en matière de vin, il n'y a pas de règle absolue, chacun fait comme il l'entend. » 

I'll drink to that.

jeudi 12 juillet 2012

Wakamono



Je l'ai déjà mentionné à plusieurs reprises, et certaines personnes dont la langue aurait besoin d'une bonne séance de savonnage pourraient vaguement évoquer s'il s'agit de radotage de ma part, mais j'adore les tapas. En effet, le concept de pouvoir se régaler à partir d'un éventail de plats présentés en format réduit me réjouis complètement, un peu comme si c'était le Noël de la gourmande à chaque repas... Or, si ce concept est originaire de la péninsule ibérique, cette tendance culinaire a depuis plusieurs années fait des petits au-delà de sa contrée initiale au point où même la cuisine japonaise peut maintenant se targuer à son tour de servir sa version des tapas : la cuisine Izakaya.

Or le restaurant Wakamono a depuis un certain temps intégré à son menu une belle sélection de tapas japonais, ce qui évidemment, m'apparaît comme une fort bonne idée.

C'est donc afin de souligner l'anniversaire d'un ami que nous nous sommes présentés récemment à cet établissement de l'avenue Mont-Royal. La dernière fois que nous étions venus ici, la carte des tapas n'avait pas encore été ajoutée au menu, mais mon expérience d'alors, si ma mémoire est bonne, avait été positive, les sushis que nous avions mangés nous ayant plu.

La salle est vaste avec des murs à la brique et des panneaux en papier de riz rétro-éclairés. Très belle déco épurée, zen et accueillante. La carte des tapas, divisée en trois sections, tapas chauds, froids et frits, est assez diversifiée. Les prix varient de 4$ à 16$, les plats de riz et de nouilles, plus copieux (en format "demi-portion"), étant les plus dispendieux. Sinon, la plupart des tapas qui se présentent en format "entrée" se détaillent entre 6$ et 10$. Une carte de sushis est également proposée.

Mon amoureux et moi optons pour les gyoza au porc (petit chausson farci poêlé), les dim sum aux crevettes (chausson cuit à la vapeur) ainsi que ceux au porc, les légumes tempura et le riz frit aux légumes. Pour ma part, j'ajoute à cette sélection la salade Wafu, une salade avec carottes et concombre, nappée d'une vinaigrette wafu. Nos amis choisissent également des plats provenant de la carte des tapas, de sorte que nous pourrons lorgner à loisir dans les assiettes de nos voisins, voire même piocher un peu dedans, histoire d'élargir nos horizons. Ben quoi ? Tout foodie digne de ce nom ne recule devant rien afin de remplir sa mission, pas même d'afficher le comportement d'une mouette qui tournoie au dessus d'un McDo...

Ma salade est fraîche et croquante, la vinaigrette crémeuse à base de sauce soya insufflant à l'ensemble une touche typiquement nipponne. Les légumes tempura sont délicieux : la pâte est fine et croustillante et les légumes, tout juste assez tendres, mais pas trop. Les gyoza au porc sont succulents, la garniture étant bien goûteuse. Monsieur Becs fins et moi avons également beaucoup apprécié les dim sum aux crevettes et ceux au porc, bien moelleux. Mais que dire du riz frit, à part le fait qu'il était tellement bon que je continuais à en manger même si je n'avais plus faim, je veux dire, moi qui ne suis pas une fan du riz ? C'est tout dire. En réalité, il s'en serait fallu de peu pour que je me réveille la nuit afin de repenser à ce délicieux riz. À ça ainsi qu'au sort plus qu'incertain d'une tribu amazonienne découverte récemment et qui vit en autarcie. Mais là, je sens qu'on s'éloigne un iota du sujet...

Tout le monde autour de la table est ravi par ce qu'il a dans son assiette, nous y compris. Un seul bémol : le service était un peu lent, ce qui ne nous a pas permis de commander des desserts à cause de l'heure tardive une fois rendu à la fin du repas. Mais peut-être était-ce simplement parce que les coupes de vin affichant encore un niveau non-négligeable, le serveur a interprété cela comme le signe de convives qui étirent nonchalamment le souper. Ce qui fait que pour essayer les desserts, nous devrons revenir, ce qui de toute façon, était dans nos plans à plus ou moins court terme.

Évaluation : ***½
Prix : Compter environ 30$ par personne avant taxes et service.
Renseignements supplémentaires : Restaurant "Apportez votre vin". De plus, Wakamono est un établissement où un groupe d'une dizaine de personnes, voire plus, peut être installé à son aise et ce, sans gêner les amoureux attablés autour.

Wakamono
1251 Mont-Royal Est
Montréal
514.527.2747

lundi 25 juin 2012

Ferreira Café


Je propose de faire une première visite dans cette institution montréalaise qu’est le Ferreira Café, où nous ne sommes encore jamais allés. Ouvert il y a plus de 15 ans, ce restaurant est souvent cité comme une des bonnes tables de la ville. Le patron, Carlos Ferreira, portugais d’origine, est devenu PDG d’un petit empire culinaire luso-montréalais, qui comprend le Ferreira Café, rue Peel, le Café Vasco da Gama, qui fait café, épicerie et traiteur à quelques pas de là, et le F Bar, dans son bunker de verre, sur la Place des Festivals. C’est donc attiré par la réputation de l’endroit, mais aussi curieux de découvrir un haut lieu de la gastronomie portugaise sis bien loin du petit Quartier portugais, que nous connaissons bien, que notre choix s’arrête sur le Ferreira Café (eh oui, Ferreira d’abord et Café ensuite, à l’anglaise).

Nous nous présentons donc au restaurant dûment munis d’une réservation, un must pour y avoir une table. Le resto est bondé. On nous fait patenter, le temps que se libère notre table. La salle, étroite et profonde, est flanquée sur une bonne partie de sa longueur d’un bar. Au fond, après avoir gravi quelques marches, une autre salle et les cuisines, ouvertes sur le restaurant. La salle présente un décor moderne, d’inspiration portugaise, en particulier ce mur décoré d’éclats d’assiettes de faïence. Après quelques minutes d’attente, on nous installe près du bar.

Oubliez les nappes blanches et l’atmosphère feutrée. Le Ferreira Café se la joue bistro urbain énergique. L’espace est plutôt bruyant. Est-ce pour couvrir le son des conversations ou pour créer l’ambiance? Le volume de la musique est fort, et ira en augmentant au courant de la soirée.

La carte propose principalement des classiques (ou des interprétations de classiques) portugais : beaucoup de fruits de mer et de poissons. On y trouve les incontournables sardines, calmars, pieuvre et morue. Miam. Ici, le soir, pas de formule table d’hôte, tout est à la carte (il y a cependant un menu à prix réduit en fin de soirée). Côté vin, la carte est généreuse et met bien entendu le Portugal à l’honneur. Par contre, le choix de vins au verre est très limité.

Nous commandons chacun une entrée et un plat. Mais quelques minutes plus tard, voyant des assiettes être servies et constatant que les plats ne semblent pas par défaut garnis de légumes, j’ai un remord. J’en parle au serveur et lui demande d’ajouter un à-côté de légumes grillés. (Si vous n’êtes pas à votre première visite ici, vous savez déjà que, tout gastronomique que soit un repas (et j’ai envie de dire surtout s’il est gastronomique), pour les Becs fins, il est primordial que des légumes y soient bien présents.)

En entrée, la salade de pieuvre grillée est composée de morceaux de tentacule encore tièdes, de cubes de pommes de terre, de quelques câpres, et d’un soupçon d’échalote. L’assiette est décorée d’une goutte de sauce piquante (piri-piri, sans doute), ce qui permet d’ajouter à loisir un peu de punch. Un plat simple, des ingrédients frais, le nombre limité d’ingrédients assurant que la pieuvre, à la chair tendre au goût délicat, demeure en vedette. Voilà une salade qui fait voyager et pour bien moins cher qu’un billet d’avion pour le Portugal ou l’Espagne.

Le gaspacho arrive dans un grand bol. La portion est généreuse. La soupe a de la texture, la préparation n’ayant pas été pulvérisée jusqu’à devenir parfaitement lisse. Ça goûte bon la tomate et le poivron. Encore une fois, simple et bon.

Suivent les plats. Pour ma part, la morue noire rôtie en croute de cèpes, réduction de porto. Le filet de poisson repose sur des pleurotes et une purée de pomme de terre. La cuisson du poisson est parfaite. On suspecte que la mince croûte de poudre de champignon a contribué à maintenir l’humidité dans la chair, ce qui lui donne une texture moelleuse, parfaite. Ça fond sur la langue. Les champignons et la réduction de porto viennent donner au plat un goût un peu corsé, fort agréable. Je me félicite d’avoir choisi un verre de rouge pour accompagner le plat.

Madame Becs fins a choisi le gratin de morue. C’est un peu, si vous voulez, la version portugaise du pâté chinois : un étagé fait de morue salée et de purée de pommes de terre, le tout coiffé d’un peu de sauce tomate. Le plat est décoré de quelques olives noires. J’imagine que c’est le genre de plat que vous servirait une lointaine matante portugaise. Je dis cela à la fois comme une qualité et un défaut : ça semble tout à fait typique (le mélange de morue et pomme de terre est un grand classique portugais), mais ça manque un peu de raffinement, surtout à 30$ l’assiette. Mais dans le genre, c’est réussi. Et le plat est copieux. La texture de la morue salée, qui possède une certaine rigidité, et son salé se marient bien à la purée. Purée qui manque cependant un peu d’assaisonnement, aux dire de Madame Becs fins.

Les légumes grillés arrivent malheureusement alors que nous avons presque terminé nos plats. Le serveur s’en excuse. Il semble que l’ajout d’un plat après la commande initiale ait créé un peu de confusion en cuisine. Le plat propose un mélange de carottes, courgettes et rapinis cuits à point et parfaitement assaisonnés.

Nous partageons un dessert (ou Madame Becs fins le partage avec moi, selon le point de vue). Il s’agit d’un fondant au caramel salé, glace aux amades. Le petit gâteau mi-cuit, aux saveurs rappelant un peu le pain d’épice (de la cannelle? du gingembre?) est généreusement nappé d’un caramel chaud. Le tout est accompagné d’une boule de glace aux amandes et de quelques fruits des champs. Le caramel n’est pas trop sucré, le gâteau bien moelleux, la glace possède un goût affirmé d’amandes. Très bon dessert.

Par contre, mauvaise note pour mon café allongé, fade, sans arôme, qui était bien en deçà de ce qu’on attend d’un restaurant de ce standing.

Comme je le disais plus haut, tout au long du repas, la musique semble se faire de plus en plus forte. Je finis par remarquer que depuis notre arrivée, on fait jouer le même disque à répétition. J’ai beau apprécier le genre, que je décrirais comme étant du flamenco-lounge, la répétition finit par m’agacer.

Le service est correct et son rythme, parfait. Seules fausses notes : le peu d’information fournie sur les vins offerts (disons que les vins du Portugal, moins connus que ceux d’autres pays vinicoles, exigent à mon avis un minimum de présentation pour le commun des mortels), ainsi que les légumes retardataires.

Notre verdict? Vous trouverez au Ferreira Café une cuisine simple, très bien faite, des ingrédients manifestement de qualité, dans une ambiance urbaine et branchée. Ferreira Café a beau être loin du Quartier portugais, c’est à n’en pas douter un fier ambassadeur de la gastronomie de ce pays, tout autant que Portus Calle, autre grande adresse portugaise à Montréal. Sachez cependant que le Ferreira Café offre une cuisine à la base plutôt simple, souvent rustique (il faut aimer les patates), à laquelle on peut avoir un peu de difficulté à accoler l’étiquette « de luxe » et à accorder le prix qui l’accompagne. Ça suscite le même genre de questionnement que dans certains restaurants italiens où on nous facture sans rire une assiette de pâtes simplissime à 30 ou 40 dollars.

Et Madame Becs fins fait dire que le F Bar, du même propriétaire, est une meilleure affaire.

Évaluation : ***1/2
Prix : Comptez environ de 60 à 90 $ par personne avant vin, taxes et service.

Ferreira Café [http://www.ferreiracafe.com]
1446, rue Peel
Montréal
Tél. : 514-848-0988
Réservation possible sur le site Web du restaurant.

mercredi 30 mai 2012

Bar & boeuf


J'avais entendu parler de Bar & Boeuf en bien il y a déjà quelques mois, mais j'ignore pourquoi, l'occasion d'y rendre visite ne s'était pas encore présentée. Est-il possible que mon cerveau avait relégué ce restaurant dans un compartiment sombre et difficile d'accès et ce, tout simplement parce qu'il y a le mot "boeuf" dans son nom alors que je ne suis pas une amatrice de cette viande ? Peut-être. Ce qui me laisse croire que si l'établissement s'était appelé par exemple "Le temple du foie gras" voire même "Le château du pétoncle", son classement sur ma liste "À visiter" aurait certainement subi une remontée spectaculaire. Sacré cerveau, comme il nous joue de vilains tours parfois ! Mais bon, comme disait un jour un grand sage : "C'est ça qui est ça".

Ce midi-là donc, j'ai rendez-vous avec un ex-collègue que je n'ai pas vu depuis quelques semaines, ce dernier étant fraîchement de retour du Japon. Nous avions convenu de nous rencontrer au Bar & Boeuf, ce qui me réjouit car j'aurai enfin l'occasion de l'essayer. Le menu du midi offre 2 formules qui m'apparaissent fort intéressantes : 2 services pour 20$ (plat principal et entrée ou dessert) ou 3 services pour 25$. Nous optons pour le menu à 2 services. Je jette mon dévolu sur le potage aux champignons et crème fraîche ainsi que sur les fettucini aux oignons avec roquette et parmesan. Mon acolyte, pour sa part, choisit le tartare de boeuf en entrée, ainsi que la morue en plat principal, celle-ci étant servie avec choux-fleurs, tomates et lardons.

Mon potage est franchement délicieux, le goût des champignons étant bien assumé, le tout surmonté par un nuage de crème fraîche, ce qui nuit rarement.



Mon compagnon apprécie son entrée de tartare, bien qu'étant un peu dubitatif quant à la présence de morue fumée dans l'assiette. Toutefois, la viande est bien assaisonnée et l'ensemble est tout de même réussi.



Les plats principaux ne se font pas attendre longtemps, le service étant empressé et efficace, ce qui est fort apprécié le midi alors que nous n'avons généralement qu'une heure pour le lunch. Mes pâtes sont déposées sur un lit d'oignons caramélisés et sont garnies d'oignons frits genre mini "onion rings", de roquette et de parmesan. C'est tout à fait succulent, alors que les deux configurations d'oignons présentes propulsent ce plat, à prime abord plutôt simple, dans la catégorie supérieure.



Le plat de morue de mon vis-à-vis semble lui plaire, la chair du poisson étant moelleuse et la combinaison choux-fleurs/tomates/lardons accompagnant le tout étant somme toute, fort judicieuse et pertinente.



En conclusion, la formule 2 services à 20$ offre un excellent rapport qualité-prix. Lors de ma visite, je n'ai pas expérimenté le dessert qui vient avec la formule 3 services à 25$, mais je le ferai la prochaine fois. Car prochaine fois, il y aura.

Évaluation : ***½
Prix le midi : Compter de 20$ à 25$ par personne (selon le menu choisi) avant vin, taxes et service.
Renseignements supplémentaires : Le soir, un menu dégustation 4 services à 50$ est offert. Avec 3 verres de vin, compter 30$ de plus (80$). Plusieurs plats sont également offerts à la carte.

Bar & boeuf
500 McGill, Vieux-Montréal
H2Y 2H6
514.866.3555

lundi 21 mai 2012

Le Saint-Amour


Ce week-end à Québec est l’occasion de visiter pour la première fois une institution culinaire de la capitale : Le Saint-Amour. En plus d’avoir remporté plusieurs distinctions, son chef, Jean-Luc Boulay, est devenu en quelque sorte une vedette populaire de la télévision grâce à sa participation comme juge à l’émission Les Chefs!. M. Boulay y joue son rôle de juge avec sérieux et rigueur, répétant inlassablement ses thèmes fétiches : « Respect du produit » et « De l’amour dans l’assiette ».

C’est donc avec un préjugé favorable que nous nous rendons dans cet établissement d’une rue tranquille du vieux Québec.

On nous installe dans le jardin intérieur, vaste salle à la végétation abondante, dont une partie du plafond vitré laisse passer les derniers rayons du crépuscule. Le décor est quelque peu hétéroclite, avec ses boiseries peintes d’inspiration art nouveau, son mur de pierre et ses nombreux miroirs. On dirait le croisement entre un bistro parisien dix-neuvième, une maison ancestrale du vieux Québec et un intérieur moderne. Signes que nous sommes dans un restaurant haut de gamme, les nappes blanches sur les tables, les fauteuils confortables, les couverts de qualité.

La carte offre une formule « menu inspiration » de quatre services à 63$, le « grand menu découverte » de 8 services à 115 $ et divers plats à la carte, incluant des plats de foie gras, une spécialité de la maison. La carte des vins est impressionnante, à l’image de l’imposant cellier, installé à l’étage et qu’on peut admirer au hasard d’une visite aux toilettes. Le site web du restaurant indique que plus de 12 000 bouteilles reposent dans la pénombre derrière cette vitrine! Par ailleurs, nous remarquons que le choix de vins au verre est cependant assez restreint.

(Photo tirée du site du restaurant)

Nous optons pour le menu inspiration.

Le potage aux légumes, appelé « crémeuse maraîchère à la livèche », est spectaculaire. Surmonté d’une mousse (alias sabayon) à la truffe et d’un trait de vieux vinaigre balsamique, cette soupe est une explosion de saveur. Le goût des légumes, le parfum de la truffe, l’acidulé et la douceur du vinaigre, voilà un plat d’apparence simple, mais qui s’avère bien plus qu’un vulgaire potage. Très belle entrée en matière.

L’entrée est un duo de canard. D’un côté de l’assiette, une préparation froide, présentée à la manière d’un petit tartare, est composée de magret fumé et de petits dés de courge et de courgette. On apprécie le goût de fumé qui rappelle le bacon, marié à la fraîcheur des légumes. De l’autre côté de l’assiette, ce qu’on désigne « bonbon », soit une petite boule d’une préparation de confit de canard et pommes, enrobée de pacane hachée et fixée au bout d’un bâtonnet, comme une sucette. Ce bonbon marie le gras du confit et le sucré de la pomme. Voilà une entrée jolie, ludique et savoureuse.

Comme plat, madame Bec fin avait choisi le tile de mer (un poisson) et pétoncles, crémeux de poireaux au safran, riz noir. La sauce est bien safranée, crémeuse, la cuisson des pétoncles est bien entendu parfaite et le poisson, fondant. Le riz noir fait contraste avec la chair blanche du poisson, effet classique et toujours gagnant.

J’avais pour ma part fait le choix du veau, tombée d’asperges vertes, risotto à la roquette, sauce crème au fromage bleu et caramel de betterave. La longe de veau est fondante, la sauce au bleu goûteuse, sans exagération. Au moment de servir le plat, le jus de betterave sur la sauce crémeuse n’est pas du plus bel effet, donnant l’impression de séparer la sauce. Par contre, une fois tout ça mélangé, la sauce prend une couleur rose plus harmonieuse. Le risotto apporte une fraîcheur qui tranche agréablement sur la sauce au fromage. Excellent.

Nous apprécions tous deux la présence dans l’assiette de légumes, que les restaurants dits gastronomiques oublient trop souvent de servir ou alors cachent sous la viande en s’excusant presque. Le légume frais et généreux dans l’assiette est pour moi le luxe suprême, en notre ère de nourriture à rabais venue de l’autre bout du monde. Il n’y a pas que le foie gras et la viande dans la vie. Tout chef qui se respecte devrait se donner comme mission de rendre intéressant les légumes de saison.

On me propose un verre de Bourgogne, puis un verre de Cabardès, tous deux excellents (et facturés 17$ le verre, quand même).

Enfin, pour terminer, le dessert : une soupe de fruits, brownie, glace à l’ananas. Un brownie, coiffé d’une quenelle de glace, trempe dans un sirop de fruit. Le tout accompagné d’un pavé qui vient ajouter du croquant (et un bon goût de beurre). Ce n’est pas mauvais, mais l’idée d’un brownie qui trempe dans un sirop de fruit va à l’encontre à ma conception très conservatrice de ce gâteau. C’est le plat qui m’a semblé le plus ordinaire du repas.

La soirée est agrémentée par le spectacle d’un groupe de fêtards à la table voisine, que nous qualifierons de touristes par égard pour les bonnes gens de Québec. En particulier, cette madame d’un certain âge passablement amochée, dans une robe longue du plus mauvais goût, qui monte aux toilettes aux dix minutes. À chaque fois qu’elle passe près de notre table en titubant, nous nous demandons si elle ne va pas se prendre les pieds dans sa robe et faire une chute. Malgré le manque de classe des fêtards, le personnel demeure stoïque et professionnel.

Nous quittons le Saint-Amour ravis, nous disant qu’il n’est jamais trop tard pour découvrir une institution. Nous avons trouvé au Saint-Amour une cuisine chaleureuse, à la fois classique et créative, et qui carbure à la qualité. Respect du produit! De l’amour dans l’assiette!, répète Jean-Luc Boulay à la télé. Eh bien, nous le confirmons, le Saint-Amour est l’incarnation parfaite de la philosophie de son chef.

Évaluation : ****½
Prix : Entrées de 13$ à 24$. Plats de 40$ à 45$ environ. Formule inspiration à 63$ et menu découverte à 115$. Tous prix avant vin, taxes et service. Sur semaine, le restaurant propose un menu du midi en table d’hôte d’environ 18$ à 30$, que nous suspectons être un excellent rapport qualité-prix.

Restaurant le Saint-Amour
48, rue Sainte-Ursule, Vieux-Québec
Québec (Québec)
Tél.: 418 694-0667

mercredi 2 mai 2012

Barres tendres Kashi


Comme je le mentionnais dans un billet précédent, à tous les matins "ouvrables", mon petit-déjeuner est constitué d'une barre granola maison dont je ne me lasse pas. Par contre, histoire de varier un peu, j'aime bien parfois lorgner du côté des barres de céréales du commerce. Or, ces barres sont pour la plupart beaucoup trop sucrées à mon goût en plus d'être bien souvent déficitaires en protéines et/ou en fibres. Dans ce contexte et après moult essais infructueux et décevants, je pensais avoir enfin trouvé la barre de céréales idéale. En effet, la barre tendre Kashi Moka foncé et amandes est délicieuse tout en contenant 4g de fibres, 6g de protéines et 6 g de sucre seulement. Tout ça pour 140 calories. Le rêve quoi ! Hélas ! Il y a un pépin : le sirop de riz brun qui est utilisé dans sa confection contient de l'arsenic. Oui oui, l'arsenic, c'est à dire le genre de substance pour laquelle un juge hésiterait à vous disculper advenant le cas où vous en auriez par inadvertance "échappé" une bonne rasade dans le bol du chien du voisin qui fait des vocalises à toute heure du jour et de la nuit...

Bon, il est vrai que l'arsenic est presqu'omniprésent (à très faible concentration) dans l'eau et les aliments que nous ingérons chaque jour. Et il est vrai également que le corps humain en contient une infime quantité et ce, sans risque significatif pour la santé. Mais il appert que l'arsenic est cancérigène et qu'il vaut mieux en consommer le moins possible. Sans mentionner les risques létaux qu'il présente lorsque, par exemple, le chien fictif d'un voisin tout aussi fictif en avale disons, un quart de tasse...

Qu'une barre de collation supposée être un aliment santé puisse contenir une concentration en arsenic variant de 23 à 128 parties par milliard, ce qui représente 2 à 12 fois la limite recommandée par Santé Canada, me laisse vachement pantoise. En effet, ces chiffres indiquent les taux d'arsenic trouvés notamment dans les barres de collation Kashi (pour lesquelles le sirop de riz brun apparaît en début de la liste des ingrédients) et ce, dans le cadre d'une étude qui visait à tester 29 barres de céréales.

Pour en savoir plus, je vous invite à consulter cet article de La Presse paru le 17 février dernier et qui porte justement sur la présence d'arsenic dans le sirop de riz brun (les chiffres évoqués dans le présent billet proviennent de cet article).

Moralité : il est très ardu de trouver un aliment du commerce qui ne présente aucun vice caché. Ce qui me conforte dans l'idée que, jusqu'à preuve du contraire, mes barres granola maison sont meilleures pour la santé que n'importe quelle barre de céréales vendue en magasin.

jeudi 12 avril 2012

Verses


À chaque année, la même histoire : j'appréhende cette période fatidique de l'année où je devrai incrémenter le nombre d'années que j'ai au compteur. Ô angoisse ! Pour adoucir cette période, j'ai la chance d'être entourée de personnes attentionnées qui m'invitent à luncher au resto pour qu'alors, je puisse noyer ma peine dans la vichyssoise. Cette année ne fit pas exception à la règle alors que je croulai (presque) littéralement sous les invitations, ne sachant plus où donner de la fourchette. C'est donc dans ce contexte festif (!) qu'un de mes collègues, peut-être pour se délecter malicieusement de mon désarroi face aux années qui passent de plus en plus vite, m'invita au Verses, le restaurant de l'hôtel Nelligan situé dans le Vieux-Montréal. N'y étant jamais allée, j'étais ravie de l'occasion qui m'était donnée d'essayer une nouvelle table.

Dès la porte franchie, nous notons la grande beauté des lieux et l'atmosphère chaleureuse conférés notamment par les épais murs de pierres et les boiseries sombres, typiques des bâtiments historiques du quartier. Ensuite, après avoir pris place, nous examinons le menu rempli de promesses. Plusieurs choix sont offerts et il me semble difficile de ne pas y trouver son compte.

En guise d'entrée, je choisis le potage patate douce et poireaux, alors que mon acolyte opte pour le rouleau de crabe et d'aubergine grillée, avec crevette marinée, bloody césar en gelée et réduction balsamique. Mon potage est savoureux, bien lisse et onctueux, avec une pointe de piquant amenée par l'huile pimentée.


Quant à l'entrée de mon collègue, elle est délicieuse, tant pour les yeux que pour le palais, le mariage aubergine-crabe étant très réussi.


La suite est constituée pour ma part du pavé de saumon poêlé, servi avec fricassée d'artichauts, pommes rattes et moules, sauce crémeuse à l'aneth. Mon accompagnateur quant à lui, a sélectionné le médaillon de veau poêlé, avec purée de céleri-rave et navet bonne-femme. Mon poisson n'est pas mort en vain car le chef a cuit sa chair délicate avec tout l'art requis. Les petits légumes qui l'accompagnent contribuent à composer un plat simple quoique délicieux. Cependant, en ce qui concerne les moules, je reste dubitative, mais peut-être est-ce simplement parce que je ne suis pas une fan de ce mollusque...


Tout en mangeant son veau, mon compagnon affiche une mine réjouie. Comme je suis très forte en décodage de la physionomie des émotions humaines, j'en déduis qu'il est satisfait de son choix, chose qu'il me confirme verbalement. La viande est tendre et juteuse et sa cuisson, parfaite.



Arrivés à ce point du repas, je n'ai clairement plus faim, mais hé ! depuis quand est-ce une raison pour ne pas prendre de dessert ? Un téméraire aimerait risquer une réponse ? Non ? C'est bien ce que je pensais. Quelques desserts nous sont proposés, tous à 5$ pièce. Je choisis la tartelette au chocolat, alors que mon collègue opte pour le trio de mignardises. Dans les deux cas, nous sommes contents de notre choix. Ma tartelette est très bonne, alors que le trio de mignardises s'avère être un chouette assortiment de petites pâtisseries gourmandes.



En conclusion, cet agréable repas a contribué un tantinet à mettre un baume sur la désagréable impression que j'ai que le temps me file entre les doigts, ce qui fait que je reviendrai certainement au restaurant Verses, quelque soit l'occasion voire l'absence d'occasion.

Évaluation : ***½
Prix : Compter de 25$ à 35$ pour une personne avant vin, taxes et service.

Verses
100 Rue Saint Paul Ouest
Montréal, QC
514.788.4000

lundi 12 mars 2012

Du bon manger américain (revu et corrigé)

(Source: www.kfc.ca)
C’est après avoir vu une pub de PFK à la télé que je me suis rendu compte que le génial (pour les cardiologues) sandwich sans pain Double Down de PFK était maintenant disponible au Canada. J’ai donc écrit à chaud ce petit billet d’humeur/humour:

Nous vous parlions il y a presque deux ans d'une subtile création culinaire offerte par le pendant américain de la chaîne de restauration rapide PFK. Bonne nouvelle! Cet appétissant « sandwich » est maintenant disponible dans nos contrées et il porte le joli nom de Zinger Coup Double. Que du bon! Un sandwich fait de poulet, de panure, de bacon, de fromage et de mayonnaise... Je vous entends saliver d'ici!

Pardon? Vous vous inquiétez de l'absence de légume? Le légume, c'est celui qui tient dans ses mains cette horreur et la porte à sa bouche!

Or, un des abonnés de notre fil Twitter, @jessydiamond, a vite fait de nous aviser que nous étions en retard dans les nouvelles et que ce met raffiné était offert au Canada par la chaîne de restauration rapide à la recette secrète depuis un bon moment. En fait, nous expliquait-il, ce qui est nouveau ces jours-ci c’est l’appellation « Zinger » qui fait référence au fait que la mayonnaise est maintenant piquante. D’ailleurs, m’avouait-il du même souffle : « Si je suis au courant, c'est que mes artères y sont passées ! »

Ciel! Quel manque de rigueur de ma part! J’avoue que dans feu de l’action, cherchant surtout à amuser plutôt qu’à informer, j’ai failli à ma tâche de blogueur consciencieux, faisant par le fait même honte à la confrérie des blogueurs et autres foudizes.
(Source: Wikipedia)
Bref, après avoir remercié ce brave @jessydiamond (et m’être inquiété pour son taux de cholestérol), j’ai pris sur moi de m’informer un peu au sujet de cet inquiétant « sandwich » à la protéine et au gras appelé Coup Double (et Double Down en anglais). Voici quelques faits.

Le Coup Double a été offert pour la première fois par PFK au Canada en octobre 2010.

PFK l’a offert de nouveau au Canada à l’été 2011.

Enfin, il est disponible depuis hier avec une saveur plus piquante et ce, « jusqu'à épuisement des stocks ».

Pour conclure, voici les données nutritionnelles du machin en question:
- Poids : 204 g
- Calories : 530
- Gras : 26 g
- Gras saturés : 3,5 g
- Gras trans: 0 g
- Cholestérol: 70 mg
- Sodium: 1,33 g
- Glucides: 44 g
- Fibres: 2 g
- Sucre: 5 g
- Protéine: 31 g

Sur ce, bon appétit!

vendredi 9 mars 2012

Lait au chocolat noir Natrel


Je me suis convertie au jogging il y a 2 ans maintenant. Ô bonheur ! En effet, quelle sensation grisante que de pousser son corps à donner le maximum, pour ensuite ressentir les bienfaits des endorphines... Une vraie drogue ! Toutefois, suite à un tel effort, notre corps nous envoie parfois des messages subtils tels que « DONNE-MOI À MANGER ! JE VEUX UN STEAK D’ÉLÉPHANT ! MAINTENANT !!! », messages qu'il est difficile d'ignorer. Or, malgré toutes les stratégies que mon corps déployait pour tenter de me communiquer ce besoin pressant, je faisais la sourde oreille. Puis plus tard en soirée, j'étais prise d'une irrépressible fringale de sucré, ce qui ne m'arrive jamais en temps normal et qui me laissait perplexe.

Cependant, un ami à qui j'en avais parlé et qui est lui aussi du type « Je vais aller courir dehors à -5C et ce, même si j'ai une grippe - pas un rhume, une grippe - et que je crache mes poumons sur le trottoir », m'a un jour conseillé de prendre un verre de lait au chocolat après ma « performance » et ce, afin d'acquiescer aux appels pressants lancés par mon corps en manque de carburant. Je suivis donc son conseil. Puis ayant constaté que ce petit geste tout simple avait comme effet de faire disparaître mes fringales de sucre de fin de soirée, j'ai continué à le faire. Comme quoi, lorsque notre corps nous parle (ou lorsqu'un ami nous donne un conseil avisé), il faut l'écouter. Bref, j'ai adopté le rituel du verre de lait au chocolat post-jogging. Bon là, on s'entend, ce n'est pas comme si c'était quelque chose de foncièrement désagréable !

Or, Natrel a récemment lancé un nouveau produit, le lait au chocolat noir. Le goût riche de chocolat noir de cette boisson, bien présent, velouté et plus accentué que dans les autres laits au chocolat du commerce, le place dans une catégorie à part. En ce qui me concerne, c'est la boisson parfaite pour récupérer après l'effort puisque, en plus de fournir les protéines et le sucre que le corps réclame, il est vraiment délicieux. De plus, à 1% de matières grasses, ce lait au chocolat est facile à aimer sans ressentir de culpabilité. Notez toutefois que son prix est plus élevé que celui de ses compétiteurs, mais personnellement, je trouve qu'il vaut son pesant de cacao.

En fait, nul besoin d'être adepte du jogging pour apprécier son goût : il suffit d'être un adepte des petits bonheurs tout simple. Point.

dimanche 26 février 2012

À la recherche du gentil poisson

La maman des poissons elle a l'oeil tout rond
On ne la voit jamais froncer les sourcils
Ses petits l'aiment bien, elle est bien gentille
Et moi je l'aime bien avec du citron
La maman des poissons elle est bien gentille!

(Source: Wikipedia)

Nos choix alimentaires sont de plus en plus orientés par cette espèce de credo édicté par les chercheurs du domaine médical, les diététistes, les chroniqueurs du monde alimentaire et les médias généralistes. Notez que l’ordre de cette énumération n’est pas fortuite, les premiers nourrissant les suivants dans la chaîne (alimentaire) de l’information. Et nous, bon peuple, recevons comme des commandements ces édits, nous efforçons de nous y conformer, comme à une époque le bon chrétien connaissait par cœur son catéchisme et s’appliquait à vivre sa vie dans les limites des dix commandements et du sermon que le curé avait fait le dimanche précédent.

Le problème, c’est que cette doctrine alimentaire est en perpétuel changement et que ce qui était une vertu hier devient parfois aujourd’hui un vice; ce qui était un péché jadis peut soudain devenir une grâce.

Des exemples?
  • Le beurre contient du méchant gras animal, il vaut mieux manger de la margarine. Ensuite : La margarine contient du méchant gras hydrogéné, il vaut mieux manger du beurre.
  • Les œufs contiennent de méchants gras saturés : exit, les œufs. Puis, on se rend compte que les œufs, c’est une excellente source de protéine à bon marché et ça devient un aliment miracle.
  • La banane est un super fruit, énergétique, bourrée de potassium et quoi encore. Puis, un jour la banane est à proscrire : sa culture détruit les écosystèmes et la variété unique de banane que nous consommons est en voie d’extinction.
Je vous laisse compléter avec vos exemples favoris…

Ainsi, présentés depuis des années comme l’alternative obligée à la méchante viande rouge, les produits de la mer ont tout pour eux : c’est bon pour la santé, nous dit-on, il s’agit d’un bonne source de protéines, c’est peu gras, ou alors, le gras que ça contient a droit à l’appellation un peu magique de bon gras. Non mais, quel amateur de bonne chère peut être contre un concept aussi attrayant que du bon gras! Alors, soit. Mangeons davantage de poissons et de fruits de mer.

Le 128ième commandement

Or, ces dernières années, un nouveau credo s’est développé concernant le poisson et les fruits de mer : la pêche excessive, le dragage, certaines techniques de piscicultures, etc. mettent en péril les ressources et les systèmes écologiques aquatiques. Le poisson devient tout à coup moins vertueux. On nous dresse des listes d’espèces à éviter, qui comportent des produits aussi banals que la crevette et le saumon. Une fois au comptoir de poissonnerie, déchirés entre le 127ième commandement, « Poisson, tu mangeras », et le 128ième commandement, « Poisson mal pêché, tu ne mangeras point », nous ne savons plus très bien quoi faire. On se demande si la morue qu’on nous offre est en voie d’extinction. On scrute les crevettes surgelées, fasciné qu’elles nous viennent d’aussi loin (de Thaïlande ou de Chine) et on vient à se demander si les pauvres petites ont passé une belle vie de crevette. Et pour couronner le tout, on se trouve confronté à des espèces relativement nouvelles, aux noms bizarres et exotiques, comme le pangasius ou le tilapia (j’effleurais déjà la question ici il y a presque deux ans). Pangasius? C’est pas un dinosaure, ça?

Or, pour ce qui est de connaître l’origine de ce que l’on mange, pour ce qui est d’avoir le souci de ne pas détruire la nature et ne pas épuiser ses ressources, j’en suis. Ça ne relève pas du même dogmatisme que ces gens qui s’empêchent de manger tel ou tel légume parce qu’il n’apparaît pas dans le livre Les aliments contre le cancer ou qui évitent le vin blanc parce qu’il contient moins d’antioxydants. Il va de soi d’inclure dans ses choix alimentaires des considérations écologiques. L’accroissement combiné du nombre d’humains et de leur niveau de vie met une pression toujours plus grande sur l’exploitation des ressources disponibles, notamment l’eau, la nourriture et les matières premières. Dans les pays développés, en particulier en Amérique du Nord (y compris au Québec!) le niveau de vie frise souvent l’indécence, au point où il faudrait peut-être parler de niveau de luxe et de niveau de gaspillage.

Alors, qu’est-ce qu’il faut manger? Quels sont ces poissons et fruits de mer dits durables?

Le choix de David

Après quelques recherches, je trouve ce qui semble la version simple de la réponse à ma question : Les 10 meilleurs choix de produits de la mer de David Suzuki. En bref, voici ce que M. Suzuki nous propose :
  • Le maquereau.
  • La truite arc-en-ciel, l’omble chevalier et le saumon élevés en confinement total (pisciculture fermée).
  • Les crevettes nordiques capturées à l’aide de casiers.
  • Les moules, les huîtres, les pétoncles et les palourdes d’élevage.
  • Le homard.
Les gentilles crevettes nordiques (source: Wikipedia) 

La liste est courte. Je comprends qu’il s’agisse de « meilleurs choix » et non pas d’une liste exhaustive, mais ça limite considérablement les possibilités de menus et l’approvisionnement. Je constate aussi que cette liste propose des espèces du Québec, du Fleuve Saint-Laurent ou de l’Atlantique, privilégiant donc non seulement l’aspect « durable », mais local, ce qui est en soi une bonne idée. (Je remarque par ailleurs que la version anglaise de la liste est totalement différente et propose des espèces du Pacifique; ce clivage linguistique purement Est-Ouest me semble pour le moins simpliste!).

Mais là où ça devient compliqué, c’est qu’il n’est pas suffisant de faire ses choix uniquement selon la nature du produit acheté, par exemple l’espèce de poisson. Il faut également en connaître l’origine et par quelle méthode d’aquaculture ou de pêche il est issu. Par exemple, la liste de M. Suzuki précise : saumon élevé en confinement total et pétoncles d’élevage. Je ne sais pas pour vous, mais la dernière fois où, au supermarché, j’ai demandé au filet de saumon dans sa barquette de styromousse s’il avait été élevé en confinement total, il est demeuré muet comme une carpe. On peut bien sûr s’informer à son poissonnier (ou au serveur, au restaurant) de la provenance des produits. Et si l’on obtient une réponse – ce qui est loin d’être certain – encore faudra-t-il croire ces bonnes gens sur parole.

Bon. Disons que j’ai envie de manger du poisson qui ne soit ni du maquereau, ni de la truite. Disons que je veuille m’aventurer au-delà des meilleurs choix et goûter, allez, soyons fous, un deuxième choix?

Je pousse donc un peu mes recherches.

Les gentils et les méchants poissons

Je découvre le site de SeaChoice, un organisme canadien créé par la Société pour la nature et les parcs du Canada, la fondation David Suzuki, Ecology Action Center, Living Oceans Society et Sierra Club British Columbia. On trouve dans le site un guide pratique, disponible en anglais, ainsi qu’en chinois traditionnel. Les francophones dont le chinois traditionnel est un peu rouillé seront rassurés : une version en chinois simple est également proposée. Eh non, pas de version française: voilà un site typiquement canadien!

Un guide pratique, c’est bien, mais les plus branchés disposent d’outils bien plus puissants. Car j'ai aussi déniché deux applications pour appareils mobiles : l’application SeaChoice et l’application Ocean Wise. Ces deux applications ne sont malheureusement disponibles que pour les appareils iPhone et uniquement en anglais. L’application SeaChoice offre essentiellement une base de données des espèces marines, qu’on peut filtrer aisément selon trois catégories : Best, Concerns et Avoid. Pour sa part, l’application Ocean Wise offre une base de données similaire, quoique de consultation moins pratique. Elle propose aussi un outil de géolocalisation de restaurants et de commerces participant au programme Ocean Wise. Ce programme, une initiative de l’Aquarium de Vancouver, vise à améliorer l’offre des commerces canadiens participants (tout en faisant le marketing de sa marque). Je remarque que le répertoire des commerces participants est malheureusement de peu d’utilité pour les Québécois, avec seulement 16 participants à Montréal.

On voit que la documentation disponible est surtout en anglais. Ceci amène un défi supplémentaire aux francophones parce qu’il n’est pas toujours facile de connaître la traduction française exacte du nom des espèces marines.

Alors, que disent ces répertoires d’espèces marines de nos amis le tilapia et le pangasius?
  • Le tilapia d’aquaculture provenant d’Asie (dans notre économie made in China, je présume que c’est ce qui nous est offert) est à proscrire. À ce point-ci de mes lectures, le contraire m’aurait surpris.
  • Je ne réussi pas à trouver le pangasius dans le répertoire, ce nom étant trop général en anglais. Il s’agit d’un genre qui comporte plusieurs espèces. Rien non plus sous catfish. Par contre, selon Wikipedia, c’est un poisson d’élevage qui provient du Delta du Mékong en Asie, ce qui en fait sans nul doute un poisson à éviter.
C’est donc 2 à 0 pour le maquereau.

Le méchant tilapia (source: Wikipedia)

Que font les trois grandes chaînes d’alimentation canadiennes? Chacune fait valoir ses actions en matière d’approvisionnement en produits de la mer durables.

Je vous laisse juger si ces actions sont suffisantes à vos yeux. Mais notez que toutes ces chaînes vous proposeront à leur comptoir de poissonnerie les méchants tilapia et pangasius.

Adieu, poissons sauvages!

Peut-être faisons-nous partie des dernières générations d’humains à manger des poissons et fruits de mer sauvages. Comme la chasse et la cueillette furent jadis remplacées par l’élevage et l’agriculture, il semble que la pêche soit en train d’être remplacée par l’aquaculture. Ainsi, la nature des produits disponibles continuera de changer. L’aquaculture ne s’applique sans doute pas à toutes les espèces. J’espère pour vous que vous aimez la truite et le saumon, parce que ça pourrait peut-être un jour devenir les seuls poissons frais disponibles dans les frigos des supermarchés. Selon mon expérience de pêcheur sportif, une truite de pisciculture n’a pas la même apparence et le même goût qu’une truite sauvage : plus gras, plus gros, moins goûteux. Car si la pêche durable s’intéresse aux aspects écologiques, elle n’a que faire de la gastronomie. Il semble donc que nous devrons continuer à faire notre deuil de bien des choses. C’est très dommage, mais c’est un mal nécessaire.

Et puis, l’élevage mène naturellement à l’industrialisation et l’industrialisation mène souvent à l’artificialisation de la nourriture. Ainsi, aux États-Unis, le processus d’homologation d’un saumon transgénique va bon train (source : Le Devoir). Ce n’est sans doute qu’une question de temps avant que ce Frankenfish se retrouve dans nos assiettes (surtout dans le contexte d’un gouvernement canadien très favorable à la culture des OGM). Imaginez les belles piscicultures considérées « durables » et respectueuses de l’environnement, mais qui produisent des poissons OGM? Sauve qui peut!

Une solution qui demande des couilles

À mon avis, la seule façon bien informer le consommateur, de façon constante, claire et uniforme, serait un programme de certification et d’étiquetage par des organismes indépendant et crédibles. Cet étiquetage devrait s’appliquer au supermarché, à la poissonnerie et au restaurant, tant pour les produits frais que transformés. C’est le genre de chose que seule une intervention gouvernementale forte peut imposer, par exemple, par l’adoption d’une norme d’étiquetage national et obligatoire. Mais dans notre monde qui a peur des interventions gouvernementales, dans lequel les gouvernements sont obnubilés par les questions économiques, ce genre de scénario est malheureusement peu susceptible de se réaliser à court ou moyen terme. Déjà, les gouvernements canadiens et québécois se refusent à tout étiquetage des aliments transgéniques, alors imaginez si le développement durable les intéresse! À mon avis, la solution au problème demande des couilles. Et des couilles, comme les poissons, les gouvernements n’en ont pas.

En attendant, continuons à manger du poisson et des fruits de mer, mais demeurons vigilants, évitons les produits en danger ou de source douteuse. Référons-nous au besoin aux outils cités dans cet article. Nous vivons la fin d’une époque et il semble qu’il faudra faire notre deuil de certains produits. Et adapter nos recettes, voire abandonner certaines de celles-ci. La bonne nouvelle, c’est qu’on pourra par le fait même découvrir de nouvelles espèces, dont certaines sont locales et méconnues, voire oubliées.

Car bien que la méchante viande (rouge) soit énergivore, bien que le poulet soit maltraité, bien que le poisson devienne maintenant douteux, non, inutile d’insister, il n’est pas question que je me mette à manger du maudit tofu!

Mystérieux couteaux (Source: Wikipedia)