mercredi 31 août 2011

Les fameux chocolats aux bleuets de Jojo


J'ai découvert les chocolats aux bleuets des Pères Trappistes il y a belle lurette, alors que je demeurais encore au Lac (lire : au Lac-St-Jean). Je raffolais littéralement de ces charmantes gourmandises alliant un de mes fruits préférés à ma drogue favorite. En fait, même une fois que j’eus quitté ma région natale, je sautais sur chaque occasion d’en importer à Montréal afin d’en faire provision. Or, un jour je me suis dit : « Mais pourquoi n'essaierais-je pas d'en fabriquer ? ». En effet, la possibilité pour une accro du chocolat de mon acabit de confectionner sa propre drogue est un privilège inestimable, surtout lorsque la dite drogue est meilleure et plus économique que celle qu'on peut acheter du commerce. C’est donc ce que je fis et c’est ce qui se révéla être une fort judicieuse idée car le résultat obtenu dépassa même mes espérances. Je peux même me targuer de confectionner des chocolats aux bleuets qui « torchent » allègrement ceux des Pères Trappistes. Ainsi donc, depuis plusieurs années déjà, lorsque arrive la saison des bleuets, je cours m'approvisionner en chocolat 70% et en bleuets du Lac et ce, en quantité suffisante pour façonner un volume appréciable de ces sublimes gâteries. Et, comme à chaque année j'en gratifie famille, amis et collègues, ceux-ci me considèrent alors ni plus ni moins comme une, sinon comme LA déesse du chocolat aux bleuets, ceci étant dit avec toute la modestie dont une déesse peut faire preuve.

Voici donc en primeur aux Becs Fins, ma fameuse recette de chocolats aux bleuets.

Ingrédients
  • 2 tasses de bleuets triés, lavés et bien asséchés à l’aide d’un linge propre. Assurez-vous de manipuler les bleuets avec délicatesse et de ne conserver que les plus beaux et les plus fermes. Pour ma part, j'enlève systématiquement tout bleuet qui a l'air un tant soit peu déprimé, fatigué ou poqué.
  • 400 g de chocolat noir à 70%. N'importe quelle marque de chocolat fait l'affaire, mais n'oubliez pas ce principe fondamental : « Meilleur est le chocolat, meilleurs seront les chocolats aux bleuets » !

Préparation
  • Faire fondre le chocolat au bain-marie.
  • Placer du papier parchemin sur une plaque à biscuits de 13x9 pouces.
  • Une fois le chocolat fondu, munissez vous d'une louche et d'une cuillère à soupe.
  • Remplissez la louche au 2/3 de bleuets.

  • Ajoutez du chocolat dans la louche à l’aide de la cuillère puis, toujours en utilisant la cuillère, enrobez les bleuets en tournant délicatement le mélange.

  • Déposez ensuite des cuillérées du mélange sur la plaque à biscuits de façon à former des petites galettes.

  • Placez la plaque à biscuits au frigo afin que les galettes durcissent (environ une heure).
  • Conservez au frigo dans un contenant en plastique. Les chocolats aux bleuets se conservent quelques jours au frigo, mais pour ma part, je les garde au congélateur où ils se conservent durant un an.
Certains d’entre vous seraient certainement tentés de jeter d’un seul coup tous les bleuets dans le chocolat fondu. En ce qui me concerne, je n’ai jamais osé procéder de la sorte, de peur que les derniers bleuets qu’on retire du mélange aient eu le temps de cuire. Libre à vous d'oser tenter l’expérience, mais je me dégage alors de toute responsabilité quant au résultat obtenu…

Pour conclure, je m'inspirerai de la citation d'un certain John G. Tullius et dirai simplement ceci : « Neuf personnes sur dix adorent mes chocolats aux bleuets; la dixième ment. »

lundi 15 août 2011

Des tics et des blogueurs

La semaine dernière, les Becs fins étaient en vacances. Nous nous étions retirés dans les bois, à l’écart de toute civilisation et parfaitement à l’abri des ondes hertziennes. Là, nous avons lu des livres, fait du canot, observé des animaux sauvages et concocté des petits mets de camping, tels le hot-dog et la soupe en boîte. Lorsque nous sommes revenus en ville vendredi dernier, nous empestions encore le feu de camp, nous étions tatoués de piqûres de maringouins et j’avais une barbe de quelques jours. Nous nous sommes frayés un chemin dans le trafic jusqu’à la maison et, en voyant tout ce monde, en entendant tout ce bruit, en respirant cette pollution, nous avons certes eu envie de faire demi-tour, de retourner dans le Nord, d'abandonner notre vie et nos obligations, et de renouer avec ces racines sauvages qui habitent tout Québécois, oui, nous avons passé à deux doigts de fuir la ville et partir vivre pour de bon dans les bois, y vivre comme des êtres primitifs, à nous nourrir de hot-dogs et de soupes en boîte. Mais, bien sûr, il y a cette hypothèque à payer et ces trucs à terminer au bureau, et les amis, et les plaisirs de la vie en ville, et notre blogue, bien sûr, car en effet, de quoi parlerions-nous dans notre blogue si nous redevenions des êtres primitifs, de hot-dogs et de soupes en boîte, peut-être?

À peine étions-nous rentrés que, rattrapant le fil de l’Internet, nous découvrions que Twitter avait généré un buzz dans le petit monde des gastronomes amateurs (foudizes) québécois. Tout semble avoir commencé par deux articles de Nathalie Collard dans son blogue du journal La Presse (ici et ), à propos de l’ouverture du restaurant Laurier BBQ (pardons : le Laurier Gordon Ramsay), puis d’un article de Gina Desjardins dans le blogue Triplex de Radio-Canada, le tout suivi d’un déluge de retouittage. En gros, on dénonçait le fait que des blogueurs, achetés par des invitations et des cadeaux d’entreprises privées, perdraient tout sens éthique et touitteraient et blogueraient et facebouqueraient à qui mieux-mieux tout le bien qu’ils pensent des entreprises privées en question (et leurs produits) en oubliant de mentionner qu’ils avaient accepté une faveur. Le résultat serait ni plus ni moins que de la pub déguisée dont les blogueurs (et touitteurs) seraient les complices. Exemple : lorsqu’un blogueur se fait inviter par le propriétaire d’un grand resto et qu’il touitte en direct à quel point le foie gras poêlé ou les gnocchis aux truffes sont délectables sans dire qu’il ne paye pas l’addition, il fait preuve d’un manque d’éthique flagrant.

À lire cela, notre première réaction fut la surprise. Y a-t-il réellement des blogueurs qui se font inviter dans les grands restos (voire une rôtisserie) sur le bras du patron? Ciel! A-t-on manqué un épisode? Je tiens à rappeler aux propriétaires de grands restos que pour les invitations, notre adresse de courriel se trouve sous l’onglet À propos du présent blogue!

Plus sérieusement, nous sommes évidemment tout à fait d’accord avec l’opinion de Mme Collard. Profiter d’une plogue, s'en faire l’apôtre et ne pas mettre les choses en contexte, c’est franchement poche. Chez les Becs fins, nous croyons qu’être blogueur nous donne justement l’indépendance d’exprimer nos opinions et de partager notre passion de la bonne bouffe sans devoir rien à personne. D’ailleurs, il suffit de cliquer sur l’onglet À propos de notre blogue pour y lire notre ligne de conduite : notre blogue est « totalement indépendant et libre » et, ajoutons-nous : « Nous sommes de vrais humains et ne sommes pas affiliés à une entreprise, à un groupe agroalimentaire ou à une marque. » De toute façon, nous sommes bien trop insignifiants et, comme le diraient les gestionnaires de contenu, notre cercle d’influence est bien trop petit, ce qui fait qu’aucune entreprise ne nous a jamais sollicités. Tant mieux pour nous. Et gare à celles qui le feront : qui sait, notre objectivité/subjectivité pourrait, sans égard aux faveurs obtenues, nous faire mordre la main qui nous nourrit!

Quant au Laurier Gordon Ramsay, je dirai simplement qu’a priori, l’art du poulet barbecue ne me semble pas mériter qu’on y accole une quelconque aura gastronomique (svp, ne me partez pas sur la poutine et les mets de cantines revisités!). Je comprends que Monsieur Chose aime sauver les restaurants traditionnels, mais la réouverture du Laurier ne me dit rien de plus que si on lançait, mettons, le restaurant La Paryse Martha Stewart (ceci dit sans manquer de respect à la très respectable institution du hamburger qu’est la Paryse).

Bref, soyez rassurés : ici, aux Becs fins, nous continuerons à dire ce que nous pensons, à être broche à foin, à être nous-mêmes, à vous faire part de nos coups de cœur en toute subjectivité et à jouer parfois les ronchons. Car chez les Becs fins, malgré nos tics, nous nous targuons d’avoir l'éthique, à défaut d’avoir la toque!

mardi 2 août 2011

La chocolatine aux pistaches de Mamie Clafoutis


J'ai eu le bonheur de goûter à cette petite merveille dernièrement et elle m'a conquise. C'est vrai qu'elle a absolument tout pour se faire aimer : une chocolatine où le chef n'a pas été chiche du point de vue quantité de chocolat utilisée, fourrée généreusement d'une pâte de pistaches contenant une profusion de morceaux de ces jolies petites noix vertes. En prime, cette charmante viennoiserie peut se targuer d'être un aliment complet car elle fournit des éléments des quatre groupes alimentaires : le croissant (produits céréaliers), les pistaches (viandes et substituts), le chocolat (euh... un fruit ?) et le beurre (hum, un produit laitier ?). Sans compter qu'avec ses 2000 calories et des poussières, elle constitue une source non négligeable de motivation à aller par la suite faire un petit jogging de 30 km !

La boulangerie d'origine est sise à Outremont, mais une deuxième adresse est ouverte depuis quelques mois sur la rue Saint-Denis à Montréal, près du métro Sherbrooke. Tout est confectionné sur place et, outre la délicieuse chocolatine aux pistaches, la maison offre moult pâtisseries, viennoiseries, pains, quiches, tartes, sandwiches et même des salades qui vous feront des yeux doux depuis leur tablette. En guise de conclusion, je me permet de paraphraser Oscar Wilde qui disait, fort à propos, ceci : « On peut résister à tout, sauf à la tentation. ».

Mamie Clafoutis
1291 Av. Van Horne
Outremont
514.750.7245

3660 St-Denis
Montreal
438.380.5624