dimanche 6 février 2011

Bonnes adresses à Paris : Brasserie Bofinger


Située à deux pas de la Place de la Bastille, la Brasserie Bofinger fait partie de ces adresses gastronomiques un peu mythiques, de ce circuit des brasseries parisiennes emblématiques, qui compte aussi LIPP et La Coupole. On visite cette brasserie alsacienne fondée en 1864 pour la nourriture, mais aussi pour le décor d’époque, les serveurs en costume et l’ambiance authentique et un peu surannée de bistro d’un autre temps.

La salle, en deux sections, est superbe avec ses boiseries, ses vitraux, ses cuivres et ses banquettes de cuir noir. Les murs décorés de grands miroirs donnent l’illusion que l’endroit est plus grand qu’il ne l’est en réalité, se déployant presque à l’infini.

Si le menu, fidèle aux racines alsaciennes de la maison, affiche plusieurs plats de choucroute, il propose aussi des classiques de la cuisine française de toutes régions : foie gras maison, canard confit, tartare de bœuf, andouillette, plateau de fruits de mer et autre chateaubriand. La formule à deux services (une entrée + un plat ou un plat + un dessert) à 26,50 € est une bonne affaire. Une formule à trois services (entrée, plat et dessert) est aussi proposée à 32 €. À la carte, si on se laisse aller, on peut facilement atteindre les 50 à 60 €, sans compter les boissons.


Voici les plats goûtés lors de notre visite à la Brasserie Bofinger, en décembre dernier.

En entrée, le velouté de crustacés aux cerfeuil et croûtons est une espèce de bisque goûteuse et très, très crémeuse. Les premières cuillérées déclenchent même chez nous un fou rire tellement c’est cochon. Ça goûte presque le beurre! Malheureusement, à la longue, ça finit par devenir un peu épuisant. Je finis quand même mon assiette, parce que c’est quand même délicieux.

Arrive le tournedos de saumon rôti au beurre de riesling, fondant de poireau. Le poisson repose sur une préparation de poireau, qu’on semble avoir simplement fait tomber au beurre. Le tout est généreusement nappé d’une sauce au beurre rien de moins que décadente. Malgré que le poisson soit un peu trop cuit à mon goût – la chair étant un peu sèche –, le plat est satisfaisant. Mais après le velouté hyper-crémeux, la sauce au beurre finit de m’achever.

Autre plat goûté : la cuisse de canard confite sur lit de choucroute, jus à la sauge. Le canard est savoureux et superbement tendre; la chair se défait à la fourchette et fond sur la langue. La choucroute est parfaite. Encore une fois, rien de léger, rien de très raffiné, mais une belle assiette.

En dessert, nous partageons le mi-cuit au chocolat « Guanaja ». On reste dans les classiques et nous ne sommes pas déçus, malgré que l’appétit n’y soit plus tout à fait.

Sous des cloches de métal, les plats passent de la cuisine à une table de service située en salle, où les serveurs dressent les assiettes. Ces serveurs portant le complet noir et le nœud-papillon sont d’une courtoisie et d’une efficacité redoutable. On ne propose pas ici ce genre de service décontracté des restaurants modernes. Ici, service rime avec rigueur et professionnalisme.

Autour de nous, la clientèle fait plutôt BCBG; surtout des couples, des gens bien mis. Un monsieur d’un certain âge en veston de velours et foulard noué au cou est accompagné d’une dame en robe longue. Deux couples biens fringués boivent du champagne et avalent des huîtres à la chaîne. Exception qui confirme la règle, notre voisin de table semble tout droit sorti d’un film français et me rappelle vaguement feu l’acteur Jacques Villeret. Ah oui, autre exception : les Becs fins déguisés en touristes nord-américains.

En résumé, le Bofinger, quoique peut-être un peu cher, est un restaurant à essayer pour son côté pittoresque (à nos yeux de québécois), pour sa cuisine très classique (quoiqu’un peu lourde!), pour sa superbe déco et son service impeccable.

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